En mémoire des victimes de Hiroshima et de Nagasaki, il est impératif que nous éliminions les armes nucléaires !

05 août 2015
En mémoire des victimes de Hiroshima et de Nagasaki, il est impératif que nous éliminions les armes nucléaires !
" Peace Memorial Park" à Hiroshima / © Reuters / K. Kyodo

Par Tadateru Konoé, président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix‑Rouge et du Croissant-Rouge et Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge

La réalité est plus que choquante : en effet, 70 ans après les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, les hôpitaux de la Croix-Rouge traitent encore des milliers de rescapés qui souffrent des effets résiduels de la radiation et près des deux tiers d'entre eux meurent du cancer.

Et pourtant, les deux bombes nucléaires, qui ont provoqué une dévastation et des souffrances atroces étaient peu puissantes par rapport à la plupart des bombes stockées aujourd'hui dans les arsenaux des États dotés d'armes nucléaires.

N'est-ce pas un argument convaincant pour que la communauté internationale intensifie ses efforts, à ce jour infructueux, et arrête un calendrier en vue de l'interdiction de l'emploi des armes nucléaires et de leur élimination totale,

et avant qu'il ne soit trop tard...

L'horreur dans laquelle ont sombré les habitants de ces deux villes, qui ont vu leurs proches incinérés, et les blessés chercher en vain à recevoir des soins médicaux, rend la commémoration de cet anniversaire encore plus poignante.

Cette commémoration reste marquée par la douleur et l'angoisse au vu du nombre encore élevé de cas de leucémie et d'autres cancers, et des inquiétudes qui perdurent quant à l'impact des éventuelles altérations génétiques que les parents irradiés ont pu transmettre à leurs enfants.

Le fait que les villes de Hiroshima et Nagasaki aient réussi à se reconstruire et à se revitaliser, et que les habitants de ces villes militent avec ardeur en faveur de l'abolition des armes nucléaires, constitue un symbole fort de la résilience des êtres humains.

La commémoration de cette année a une portée d'autant plus grande qu'elle intervient juste quelques mois après la tenue d'une Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui n'a malheureusement pas réussi à avancer sur la voie de l'élimination des armes nucléaires.

Cet échec est terriblement décevant. Mais ne baissons pas les bras : c'est notre devoir envers les survivants de Hiroshima et de Nagasaki et les centaines de milliers de personnes qui y ont perdu la vie.

Nous, composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant‑Rouge, nous continuerons d'attirer l'attention sur le coût humain terrible des armes nucléaires et d'exhorter tous les États à veiller à ce que ces armes ne soient plus jamais utilisées.

De leur côté, les gouvernements doivent poursuivre les négociations afin de conclure un accord international juridiquement contraignant pour interdire l'emploi des armes nucléaires et parvenir à leur élimination totale.

Soixante-dix ans après les bombardements, il est temps de refermer enfin le chapitre des armes nucléaires. Les conséquences humanitaires de Hiroshima et de Nagasaki, qui perdurent jusqu'à ce jour, devraient nous rappeler à tous ce qui est en jeu et nous pousser à agir. Éliminer totalement les armes nucléaires n'est pas seulement un impératif humanitaire – c'est la seule et unique voie possible.