Yémen : la guerre aux temps du choléra
![Yémen : la guerre aux temps du choléra](https://www.icrc.org/sites/default/files/styles/document_main/public/document/image/yemen-cholera_1.jpg?itok=LkDvD4iK)
Avec plus de 20 millions de personnes dépendant de l'aide humanitaire, le Yémen est le théâtre de la plus grande crise humanitaire au monde.
Il est à présent en proie à une épidémie de choléra.
Le 5 mai, le ministère de la Santé et de la Population à Sanaa, la capitale du Yémen, a déclaré l'état d'urgence à cause de l'épidémie de choléra. Moins de trois mois plus tard, plus de 330 000 personnes sont suspectées d'avoir contracté la maladie et plus de 1 700 personnes en sont mortes.
Ravagé par plus de deux ans de conflit, le Yémen a vu ses infrastructures médicales et sanitaires s'effondrer. Aujourd'hui, seuls 45 % des hôpitaux sont encore opérationnels et le matériel médical comme les médicaments commencent à manquer.
Le Yémen est à présent en proie à une épidémie de choléra. CC BY-NC-ND / CICR/ Ralph El Hage
« Nous sommes actuellement confrontés à une grave flambée de choléra », a déclaré en mai Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR, lors d'une conférence de presse à Sanaa. Les hôpitaux manquent de personnel et sont débordés par l'afflux de malades. On a vu jusqu'à quatre patients se partager un seul lit. « Il y a des gens installés dans le jardin, d'autres même dans leur voiture, la perfusion suspendue à la fenêtre », a décrit M. Stillhart. Les fortes pluies et le non-ramassage des ordures contribuent à la propagation de la maladie.
Le CICR travaille sans relâche pour fournir de la solution intraveineuse, des sels de réhydratation orale, des antibiotiques et des comprimés de chlore à 12 établissements de santé dans les zones les plus touchées. Comme le choléra provient de la contamination de l'eau par les déchets, le CICR s'emploie également à améliorer les conditions d'hygiène et d'assainissement dans 11 lieux de détention à travers le pays.
CC BY-NC-ND / CICR/ Ralph El Hage
«L'épidémie fait environ 7 000 nouveaux cas chaque jour», a déclaré le 10 juillet Robert Mardini, directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient.
Aujourd'hui, le CICR est en mesure d'apporter de l'aide à environ un malade sur cinq au Yémen. Malheureusement c'est insuffisant, nous avons besoin de faire plus.