Afghanistan : toute une vie au service de personnes démunies

Najmuddin Hilal avait 18 ans à peine lorsque sa jambe fut tragiquement arrachée par l'explosion d'une mine terrestre.

Il passa l'année suivante à l'hôpital à récupérer lentement, puis cinq années à la maison, incapable de travailler.

« À cette époque, je rêvais de m'engager dans l'humanitaire, mais j'étais moralement épuisé par ces cinq années passées en marge de la société », se souvient Najmuddin.

Et puis un jour, le rêve de Najmuddin est devenu réalité.

Rejoindre l'équipe du CICR à Kaboul

En septembre 1988, Najmuddin commença à travailler comme assistant physiothérapeute au centre orthopédique du CICR à Kaboul.

« Je fournissais des services de physiothérapie aux personnes handicapées, préparais des membres artificiels (jambes et bras), et effectuais d'autres activités orthopédiques. Le fait d'aider les personnes démunies, jour après jour, me motive constamment à poursuivre le travail humanitaire ».

« Après toutes ces années, ma motivation est multiple. Le plus important pour moi, c'est de voir les personnes handicapées qui arrivent dans notre centre orthopédique totalement tributaires de l'aide des autres, puis, au bout d'environ une semaine, de les voir rentrer chez elles, complétement autonomes. Cela me donne de la force, me rend heureux, et m'encourage à continuer ce que je fais », dit Najmuddin, songeur.

« Mon expérience me permet de comprendre ce que vit une personne handicapée dans notre société. Je réalise l'aide que j'apporte à ces personnes afin qu'elles puissent réintégrer la société, totalement. Tout le monde peut participer activement au monde qui l'entoure. Le fait d'être handicapé ne signifie pas être incapable, une personne handicapée est capable de tout ce que peut faire une personne sans handicap visible. »

Et Najmuddin ajoute : « Ces 27 dernières années, j'ai aidé des milliers de personnes démunies. Mais mon périple dans le monde humanitaire est loin d'être terminé. Il ne fait que commencer ».