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Burundi : le CICR partage ses pratiques dans la prise en charge psychologique des victimes des violences

Un module de formation a été dispensé à plus de 300 étudiants de la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université du Burundi. Ledit module a concerné les pratiques du CICR dans la prise en charge psychologique et le soutien psychosocial des victimes des violences. Cette activité de renforcement de capacité s'inscrit dans l'axe de développement des activités du département Santé mentale et soutien psychosocial.

« Il est important d'échanger avec des expériences concrètes avec les futurs psychologues », se réjouit Perrine Louart, Cheffe de la délégation du CICR au Burundi.

C'est le même sentiment de satisfaction des responsables de la faculté de Psychologie de l'Université du Burundi. La signature d'un accord de collaboration entre le CICR et la faculté de psychologie témoigne de la volonté mutuelle de renforcer les capacités des acteurs et partenaires du programme de prise en charge intégrée des victimes de violences déjà initié en 2017.

D'après Pogma Tama, responsable du département Santé mentale et soutien psychosocial, le module dispensé est la première activité réalisée suivant le protocole d'accord signé le 19 mars 2021 entre le CICR et la Faculté de Psychologie. Pour lui, l'important est de rappeler que l'objectif principal de la collaboration est de préparer les futurs cliniciens à un travail humanitaire précisément dans la prise en charge psychologique et psychosociale des victimes de violences, y compris les violences sexuelles. « Le module présente, explique et commente la pyramide d'activités offertes par le département en mettant le lien entre les pratiques du CICR et la formation universitaire dispensée aux étudiants en fin de cycle à la Faculté de Psychologie et des sciences de l'éducation », explique-t-il.

Il ajoute que les connaissances et savoirs disséminés par le département Santé mentale du CICR prépareront les étudiants et futurs psychologues qui bénéficieront d'un stage au niveau des centres de santé soutenus dans la perspective de leur faire réussir le stage d'imprégnation.

Quelques modules ont été développés lors de ces présentations. Il s'agit du debriefing psychologique, une technique thérapeutique à part entière qui s'inscrit dans un dispositif de soins. Sa spécificité est d'avoir un effet sur le traumatisme et sur la dynamique intrapsychique par le questionnement et par la reconnaissance du traumatisme de (et par) la victime. Néanmoins, il a été constaté que l'efficacité du débriefing psychologique a des limites et n'est pas une fin en soi car c'est une étape sur le chemin de la reconstruction de l'individu qui est souvent inscrite dans le temps.

Des aspects déontologiques et éthiques au niveau de la pratique clinique ont été également abordés. Cette présentation a repris le code de déontologie des psychologues, de la nature des contraintes ainsi que les aspects éthiques. Un des points intéressants qui a fait objet d'échanges fut la distinction entre la morale, la culture et l'éthique. La présentation s'est conclue par une réflexion sur l'éthique et la relation clinique.

Une autre présentation concernait les conséquences psychologiques et psychosociales de l'exposition à la violence. Des principes de base des activités de la santé mentale et de soutien psychosocial ont été également présentés pour permettre aux étudiants de connaitre les sept principes fondamentaux du Mouvement et faire un lien avec l'éthique du psychologue.

À noter que dans le cadre d'un accord de collaboration qui a été signé, des échanges se poursuivront avec le comité technique et les professeurs afin d'adapter la méthode d'enseignement du module au format pratique voire plus interactif surtout avec les étudiants en année de licence.