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Cameroun : faits et chiffres, septembre 2015

Les violences qui secouent la région de l'Extrême-Nord du Cameroun ont fait de nombreuses victimes et contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir. La situation est tendue car les communautés d'accueil où les familles déplacées ont trouvé refuge ont des ressources limitées, et l'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux soins de santé est loin d'être assuré.

Subvenir aux besoins essentiels

L'objectif du programme d'assistance du CICR est d'aider les victimes de conflits armés et d'autres situations de violence à préserver ou rétablir leurs moyens de subsistance.

Le programme d'aide alimentaire destiné aux personnes déplacées, qui a débuté en juin dernier, se poursuivra jusqu'en décembre 2015, à raison d'une distribution par mois.

Dans le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga, 7 700 familles de 99 villages ont déjà reçu deux rations mensuelles composées chacune de 75 kilos de mil, 25 kilos de haricots, un kilo de sel, 10 litres d'huile de palme et 12 kilos de Super Cereal.

Dans le Logone-et-Chari, elles sont 1 500 à avoir bénéficié d'une distribution similaire.

Des articles ménagers de première nécessité ont éqalement été fournis à 5 300 familles déplacées.

Koza, région de l'Extrême-Nord, Cameroun. Une femme repart avec des vivres distribuées par le CICR. Elle fait partie des 36 500 bénéficiaires venus ce jour-là au point de distribution. « Merci à la Croix-Rouge d'avoir pensé à nous ! Grâce à cette nourriture, nous allons pouvoir tenir au moins un mois ! »

En juin dernier, dans le cadre de son programme d'aide à la production alimentaire, le CICR a fourni des semences de mil, de gombo, de maïs et de niébé ainsi que des vivres à 5 000 familles particulièrement vulnérables ou ayant à charge des personnes déplacées.

Au total, 75 tonnes de semences et 250 tonnes d'engrais ont été distribuées avec le précieux concours des volontaires de la Croix-Rouge camerounaise.

Coopérer avec la Croix-Rouge camerounaise

En tant que partenaire privilégié du CICR, la Croix-Rouge camerounaise (CRC) contribue à la prise en charge des besoins essentiels des victimes de conflits armés et d'autres situations de violence.

Depuis le début de l'année, le CICR a intensifié son appui à la CRC en formant notamment des volontaires :

  • aux premiers secours ;
  • aux interventions dans des zones à risque ;
  • à l'évaluation de la sécurité économique ;
  • aux activités de rétablissement des liens familiaux ;
  • à la communication opérationnelle.

Le CICR s'emploie également à renforcer les capacités opérationnelles de la CRC, à travers la remise en état de ses locaux ou la construction de nouveaux bâtiments pour ses activités dans l'Extrême-Nord, notamment dans le Mayo-Tsanaga, le Mayo-Sava et le Logone-et-Chari. Il prévoit aussi de mettre prochainement à sa disposition trois véhicules et douze motos.

Améliorer l'accès à l'eau potable et les services d'assainissement

En collaboration avec la CRC, le CICR a évalué l'état des systèmes de distribution d'eau potable desservant les communautés d'accueil de 62 villages dans le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga.

Sur un total de 257 points d'eau, 220 doivent être remis en état, et 43 pompes manuelles sur les 84 inspectées doivent être réparées ou remplacées.

Visiter les personnes privées de liberté

Le CICR a poursuivi ses visites des lieux de détention pour s'assurer que les personnes qui y sont détenues reçoivent un traitement humain conformément aux lois camerounaises et aux normes internationales en vigueur.

Le CICR a notamment :

  • visité 166 détenus dans les prisons de Yagoua, Maroua, Bertoua, Mokolo, Kousseri et Yaoundé ;
  • entrepris la remise en état ou la construction d'infrastructures d'alimentation en eau et de cuisines dans les prisons de Maroua et Bertoua ;
  • lancé un programme nutritionnel dans les prisons de Maroua et Bertoua.

Réunir les familles dispersées par le conflit

Le CICR et la CRC poursuivent leurs efforts à travers tout le Cameroun et dans les pays limitrophes pour rétablir et maintenir le contact entre les membres des familles dispersées. Ils s'occupent actuellement de 2 540 demandes de recherche, enregistrées principalement dans les camps de réfugiés des régions de l'Est et de l'Extrême-Nord du pays.

Promouvoir le respect du droit international humanitaire

Le CICR a poursuivi ses échanges bilatéraux avec les forces armées et de sécurité de manière à leur rappeler qu'elles ont l'obligation, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostilités.

Le CICR est présent au Cameroun depuis 1992 ; il déploie des activités à Maroua depuis 2013, à Bertoua depuis 2014 et à Kousseri depuis 2015.