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Cameroun : Ali retrouve sa fille après 6 ans de séparation

Grâce à la collaboration entre le CICR et les autorités pénitentiaires et judiciaires du Cameroun, 40 personnes venues de villages de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun ont été autorisées à rendre visite à une vingtaine de personnes originaires de cette région détenues à Yaoundé. Ainsi, Ali a pu retrouver sa fille Zahra après plusieurs années de séparation. Pour lui, c'est un soulagement de savoir qu'elle est toujours en vie même si elle se trouve en prison.

« Il y a de cela 6 ans, j'ai perdu la trace de ma fille Zahra, ainsi que celle de ses 2 cadets à la suite d'une attaque armée dans notre village. Depuis lors, ma vie n'a plus été facile. Je ne pouvais pas faire son deuil. Je ne savais pas ce qui était véritablement arrivé à ma fille. Plusieurs personnes ont été arrêtées à la suite de cette attaque.

Je n'avais pas les moyens de chercher ma fille et ses frères. Je vis à Koza, une commune du Cameroun, située dans la région de l'Extrême-Nord, à proximité de la frontière avec le Nigéria. Mes conditions de vie sont difficiles. Je suis obligé de couper le bois et de le vendre afin de nourrir ma femme et mes 2 autres enfants.

Alors que je tissais un panier pour le revendre le jour du marché, j'ai reçu la visite inattendue d'une équipe du CICR. À leur arrivée, j'ai d'abord été envahi par la peur. Après qu'ils se soient présentés, ils m'ont informé que ma fille se trouvait à la prison de Yaoundé.

J'avoue que je n'y ai pas immédiatement cru. C'est après beaucoup d'explications que j'ai enfin accepté la proposition d'aller lui rendre visite. C'est le CICR qui prendrait en charge mon transport et mon séjour à Yaoundé. Dix jours plus tard, nous sommes tous partis dans un convoi du CICR pour un long voyage de près de 1 500 km jusqu'à Yaoundé. "

Ce 23 octobre 2017, c'était le moment tant attendu pour Ali et sa fille Zahra. En entrant dans l'enceinte de la prison, l'émotion est insoutenable, Zahra, âgée de 26 ans, se jette dans les bras de son père. Après 6 ans de séparation, ils ont beaucoup de choses à se dire.

Pour le CICR, les visites de famille sont essentielles. Depuis le début de cette année 2017, 5 visites de famille ont été organisé en faveur de 73 détenus.