Déclaration

Colombie : le CICR se félicite des mesures annoncées pour la recherche des disparus

Les mesures annoncées mi-octobre par le gouvernement de la Colombie et les FARC-EP (Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple) concernant la recherche des personnes disparues sont très importantes. Le but visé est d'apporter des réponses aux centaines de milliers de personnes qui continuent aujourd'hui à chercher des proches disparus.

Elsa, femme indigène du Chocó, montre la photo de ses retrouvailles avec son fils après dix ans sans nouvelles. Avec l'aide du CICR, le contact a pu être rétabli entre eux. CC BY-NC-ND/CICR/Juan Arredondo

Les familles des personnes disparues vivent dans l'incertitude jour après jour, ne sachant pas ce qu'il est advenu de ces êtres chers. C'est pourquoi, à la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), nous accueillons avec beaucoup de satisfaction cette annonce.

Le CICR est prêt à appuyer la mise en œuvre des mesures énoncées dans le document, intitulé Medidas inmediatas de construcción de confianza que contribuyan a la búsqueda, ubicación, identificación y entrega digna de restos de personas desaparecidas en el contexto y en razón del conflicto armado (Mesures immédiates d'édification de la confiance devant contribuer à la recherche, à la localisation, à l'identification et à la remise, dans la dignité, des restes des personnes disparues dans le contexte et en raison du conflit armé). Nous le ferons dans le but humanitaire qui guide constamment notre action : alléger les souffrances des victimes. Concrètement, nous mettrons toute notre expérience en œuvre pour le soutien aux familles, l'exhumation des restes humains dans des zones où l'État ne peut pas le faire, et le conseil aux institutions chargées de gérer cette problématique.

Les chiffres officiels font déjà état de plus de cent mille personnes portées disparues (voir l'infographie en espagnol). Les conséquences humanitaires sont innombrables : familles brisées, détresse psychologique due à la perte subie, besoins économiques urgents... C'est pourquoi les disparitions sont la priorité du CICR en Colombie, une problématique sur laquelle nous continuerons à concentrer nos efforts pendant les années à venir. Depuis plus de dix ans, nous sommes aux côtés des familles touchées, nous leur apportons un appui psychosocial et économique et nous les informons de leurs droits.

 Les conséquences humanitaires sont innombrables : familles brisées, détresse psychologique due à la perte subie, besoins économiques urgents...

Depuis le début de l'année – pour parler de cette seule période –, nous nous sommes enquis du sort de 147 personnes disparues auprès des responsables présumés des disparitions, nous avons fourni orientations et accompagnement à 154 familles, et formé une centaine de fonctionnaires afin d'améliorer la recherche de personnes et la gestion des restes humains. Avec la campagne Les disparus – Le droit de savoir (voir la page spéciale en espagnol), nous avons lancé un appel à la solidarité de la société avec les victimes des situations de disparition, et rappelé aux institutions compétentes l'importance de leur travail pour combler le vide que la disparition laisse dans les familles des personnes disparues.

J'ai la certitude que, grâce au processus qui s'engage, nous pourrons faire beaucoup plus pour trouver les réponses tant attendues. Les espoirs sont immenses, mais il faut savoir que le chemin sera long : il faudra des années et des efforts soutenus dans la durée pour résoudre le problème des disparitions en Colombie.

Un premier pas a été accompli aujourd'hui avec les mesures concernant la recherche des personnes disparues – un premier pas, mais très important. L'engagement du CICR pour la mise en œuvre de ces mesures est total, et nous remercions les parties de leur confiance en notre action. En tirant le meilleur parti de cette nouvelle impulsion, nous continuerons à travailler pour le droit des familles à savoir, afin qu'elles puissent tourner la page dans leur vie, et qu'elles arrivent, à leur manière, à « combler le vide ».

Christoph Harnisch,

Chef de la délégation du CICR en Colombie