Communiqué de presse

Conférence internationale de soutien à Beyrouth et au peuple libanais: discours de Peter Maurer

Monsieur le Président, Excellences,

Le monde entier a été choqué par les événements tragiques qui ont frappé Beyrouth.

L'ampleur des destructions et le nombre de victimes, de personnes déplacées et de disparus sont d'autant plus catastrophiques que le pays se trouvait déjà dans une situation de grande fragilité. Après des mois de grave crise économique et financière et de pandémie de coronavirus, le pays et ses habitants ont atteint leurs limites.

Monsieur le Président, je me félicite de la tenue de cette conférence. Il est primordial que le monde mette en commun ses ressources pour aider le Liban et sa population à se relever de cette tragédie et pour éviter qu'elle ne soit la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Mon organisation, le Comité international de la Croix-Rouge, est présente au Liban depuis plusieurs dizaines d'années, au rythme des conflits qui secouent régulièrement le pays. Nous sommes les témoins directs des vastes répercussions de l'explosion qui a eu lieu mardi, mais aussi des souvenirs et des peurs que cet événement a réveillés. Sur le terrain depuis les premières heures ayant suivi la catastrophe, nous nous attachons, en étroite collaboration avec la Croix-Rouge libanaise et les autorités et institutions locales, à évaluer les besoins immédiats de la population et à y répondre.

Mais nous devons en faire plus :

  • Nous aidons les hôpitaux à se réapprovisionner en fournitures médicales – mais un soutien supplémentaire sera nécessaire.

  • Nous soutenons les centres spécialisés qui prennent en charge les nombreux blessés ayant perdu des membres inférieurs lors de l'explosion – mais un soutien supplémentaire sera nécessaire.

  • Nous avons constaté que des survivants souffraient d'importants traumatismes psychosociaux – un soutien supplémentaire sera nécessaire.

  • Nous fournissons une assistance financière et alimentaire aux populations particulièrement vulnérables – mais avec plus de 300 000 personnes déplacées, un soutien supplémentaire sera nécessaire.

  • Nous soutenons la gestion et l'identification des dépouilles.

  • Nous avons constaté que les systèmes d'approvisionnement en eau ont été gravement perturbés – ces systèmes devront être remis en état.

Des dizaines de milliers de personnes ont besoin d'aide. Il faut agir au plus vite. La Croix-Rouge est à pied d'œuvre, et nous nous tenons prêts à intensifier notre action, en collaboration avec toutes les bonnes volontés qui ont à cœur d'aider les victimes de cette tragédie. Les dépenses de la Croix-Rouge devraient être alourdies de 40 millions d'euros par rapport à ce qui avait été initialement prévu pour répondre aux besoins immédiats de la population libanaise d'ici la fin de l'année.

Mais au-delà de cette aide d'urgence, nous avons besoin de votre soutien à long terme. Cette crise nous a montré l'importance d'investir dans les institutions. De notre côté, nous pouvons compter sur des partenariats solides, avec la Croix-Rouge libanaise bien sûr, mais aussi avec l'hôpital universitaire Rafic Hariri (aux côtés de l'Agence française de développement). Ces institutions sont en première ligne pour faire face à la catastrophe. Nous devons renforcer la résilience de ce type d'institutions pour assurer l'avenir du pays.

Je vous remercie.


Informations complémentaires :

Rona Halabi, porte-parole du CICR au Liban, ralhalabi@icrc.org, tél. : +961 70 153 928

Ruth Hetherington, porte-parole du CICR pour le Moyen-Orient, Genève, rhetherington@icrc.org, tél. : +41 79 4473726