Communiqué de presse

Face à une crise persistante, la Syrie doit pouvoir continuer de compter sur la communauté internationale et les donateurs

Déclaration conjointe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) sur la quatrième Conférence de Bruxelles intitulée « Aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région ».

Alors que la Syrie se trouve dans sa onzième année de crise, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lance un nouvel appel à la communauté internationale afin qu'elle reste mobilisée face aux besoins humanitaires qui persistent dans le pays. Pour affronter les hostilités, les difficultés économiques, l'effondrement des infrastructures et les immenses besoins humanitaires auxquels le pays est confronté, la population syrienne doit pouvoir compter sur un soutien et une solidarité sans faille. Au moins 14,6 millions de personnes sont tributaires de l'aide pour survivre.

Les acteurs humanitaires, notamment le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, représentent une bouée de sauvetage face à l'ampleur des besoins. Malgré les conditions de sécurité difficiles et les blocages politiques, nous trouvons des moyens de réparer les infrastructures essentielles et de faire en sorte que la population ait accès à des services de base, tels que l'approvisionnement en eau potable et en électricité, et à des services de santé efficaces. Ces défis humanitaires ne pourront être relevés sans le maintien de l'appui financier de la communauté internationale.

Pour pouvoir continuer de mener des actions humanitaires d'importance vitale, un soutien nous est indispensable. Tandis que l'attention de la communauté internationale est actuellement tournée en grande partie vers d'autres contextes de crise, comme l'Ukraine, des millions de personnes vivent toujours dans une situation critique en Syrie.

Le conflit armé en Ukraine vient ajouter une difficulté supplémentaire à la situation en Syrie, explique Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. Nous sommes préoccupés par l'insécurité alimentaire croissante et la flambée des prix. Même si la guerre en Ukraine prenait fin demain, il resterait beaucoup de problèmes à traiter, notamment les retombées de la crise climatique et la pression qu'elle exerce sur les ressources en eau et la production de nourriture.

En Syrie, le Mouvement prend en charge les besoins de la population depuis les premiers jours du conflit. Notre personnel et nos volontaires peuvent se rendre dans des zones auxquelles d'autres acteurs humanitaires n'ont pas accès, afin d'y acheminer l'aide dont la population a cruellement besoin. Sans nos collaboratrices et nos collaborateurs, cette tragédie humanitaire aurait des conséquences encore plus effroyables. Chaque mois, nous portons assistance à des millions de personnes en Syrie. Pour pouvoir continuer sur cette lancée, les travailleurs humanitaires doivent se voir octroyer un accès sûr, pérenne et non politique à toutes les personnes, familles et communautés ayant besoin d'aide. À cette fin, nous demandons aux États et à toutes les parties au conflit de veiller au respect du droit international humanitaire dans leurs opérations.


Le directeur régional de la Fédération internationale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Hossam Elsharkawi, constate : « La crise en Ukraine nous a montré combien le fait de réduire les mesures restrictives appliquées aux activités humanitaires permettait au Mouvement d'atteindre rapidement des millions de personnes ayant besoin d'aide. J'appelle les donateurs à faire preuve de la même souplesse dans le contexte syrien. Dans l'idéal, il faudrait obtenir les mêmes exceptions et licences humanitaires, afin de créer de meilleures conditions pour limiter les souffrances inutiles et rendre leur dignité aux personnes touchées. »

Les millions de personnes qui ont fui la violence en Syrie se trouvent majoritairement dans les pays voisins et ne peuvent vivre sans assistance. En Turquie, au Liban, en Jordanie et en Irak, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge viennent en aide aux personnes qui arrivent, ainsi qu'aux communautés qui les prennent en charge. Les pays d'Europe offrent un large éventail d'activités pour permettre aux Syriens de s'intégrer dans les communautés d'accueil, allant de la mise en œuvre de programmes de soutien psychosocial à la gestion de centres d'accueil, en passant par la facilitation des procédures de regroupement familial.

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