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Guinée : comment améliorer la prise en charge médicale des détenus ?

Dans le but d'améliorer les soins de santé en détention en Guinée, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a organisé une table ronde interministérielle sur la santé en milieu carcéral, avec la participation des ministres guinéens de la Justice et de la Santé.

La cheffe de la délégation du CICR en Guinée, Patricia Escolano Guiote, s'est réjouie de l'opportunité : « Des progrès significatifs ont été atteints en Guinée ces dernières semaines avec la promulgation de nouveaux textes : Code pénal, Code de procédure pénale, Décrets portant sur le statut du personnel pénitentiaire et Régime juridique des établissements pénitentiaires. Vu l'importance des actions déjà entreprises, le CICR demeure résolument déterminé à apporter son expertise dans le domaine carcéral afin d'améliorer la prise en charge médicale des détenus. »

Cadres guinéens travaillant lors de la table ronde sur la santé en détention

Les cadres des ministères de la Justice, de la Santé et du CICR travaillent sur la révision du protocole d'accord qui permettra aux personnes privées de liberté de bénéficier de meilleurs soins de santé. CC BY-NC-ND / CICR / Kadiatou Baldé

Cette table ronde a été l'occasion de discuter d'une meilleure répartition des responsabilités des deux ministères dans la prise en charge médicale des détenus et, par la même occasion, d'inclure les soins de santé carcérale dans la politique de santé publique. À l'issue de la réunion, un comité d'experts des deux ministères et du CICR travaillera pendant deux mois à l'aboutissement d'un nouveau protocole qui permettra aux personnes privées de liberté de bénéficier de meilleurs soins de santé.

Pour le ministre de la Santé, il est impossible d'envisager la lutte contre les maladies sans prendre en compte l'environnement pénitencier : « De même, il n'est pas possible de parler de l'amélioration de la qualité des soins en général en excluant le milieu carcéral : celui-ci fait partie des priorités du ministère de la Santé. »

Le ministre de la Justice a apprécié le travail du CICR dans les prisons guinéennes : « Depuis trois ans à ce poste, j'ai vu le travail concret que fait le CICR dans les prisons que j'ai visitées. Il n'est pas acceptable qu'un détenu malade ne puisse pas être admis à l'infirmerie de la prison dans un premier temps, et si nécessaire dans un établissement hospitalier. Dans le cadre de cette table ronde, il est important de coordonner les ministères de la Justice et de la Santé. Une présence plus importante de médecins au sein des prisons serait utile. »

En 2004, le CICR avait déjà facilité, avec le ministère de la Justice et le ministère de la Santé, l'élaboration d'un protocole d'accord sur la prise en charge médicale des personnes privées de liberté. Les standards régionaux et internationaux en matière de santé en milieu carcéral ayant évolué, ce protocole mérite d'être revu et adapté au contexte guinéen actuel.