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C'est enfin le jour du départ pour Abba et Mohamed

Des enfants nigérians réfugiés au Cameroun rentrent chez eux et retrouvent leur famille.

La joie est perceptible sur les visages d'Abba et de Mohamed Sali (8 et 9 ans) au moment où ils quittent le camp de réfugiés de Minawao, au Cameroun. Ils y sont restés pendant près d’un an, aux côtés de leur tante maternelle et de milliers d’autres personnes qui ont fui le conflit dans le nord-est du Nigéria.

La fameuse question « On part quand ?» des frères Sali, sans cesse posée aux équipes de la Croix-Rouge, vient de trouver une réponse.

Cinq ans avant leur arrivée au camp de Minawo, Abba et Mohamed Sali étaient partis de la maison familiale pour suivre des études dans une école coranique au Cameroun. Lorsque le conflit éclate dans le nord-est du Nigéria, les enfants perdent le contact avec leurs parents restés au pays. Inquiet, leur professeur les envoie au camp de Minawao où ils retrouvent Hadjidja Mohamed, leur tante maternelle. Ils resteront auprès d’elle jusqu’à leur départ pour le Nigéria.

Camp de Minawo, au Cameroun. CC BY-NC-ND / CICR / Jean Pierre Hachda

Les deux frères sont enregistrés par la Croix-Rouge camerounaise à leur arrivée au camp de Minawao en août 2016. Après de longues recherches, les parents sont localisés en février 2017 dans le camp de déplacés de Dalori à Kaduna LGA, dans l’État de Borno.

Le contact est rétabli

Grâce à de nombreux appels téléphoniques et des échanges de messages Croix-Rouge entre le Cameroun et le Nigéria, le contact est rétabli et tous donnent leur accord pour que la famille soit à nouveau réunie.

« Ils étaient tellement impatients de rentrer au Nigéria que cela était devenu une obsession », raconte Ndokobai Joseph, responsable du bureau de la Croix-Rouge au camp de Minawao.

Tous les matins, à l’ouverture des bureaux de la Croix-Rouge, « les deux enfants venaient s’enquérir de la date de leur départ. C’était devenu un rituel. Personne n’y échappait. Il fallait constamment les rassurer et leur demander d’être patients car les procédures suivaient leur cours », explique Hadjidjatou Yaouba, Field Officer pour le rétablissement des liens familiaux (RLF) à la sous-délégation du CICR à Maroua.

Abba et Mohamed avec leur tante et sa famille. CC BY-NC-ND / CICR / Jean Pierre Hachda

Le processus va finalement aboutir le 23 juillet 2017, date du départ des deux frères pour le long périple qui les mènera à Abuja au Nigéria, puis au camp de déplacés de Dalori, où vivent leurs parents.

C’est avec beaucoup d’émotion que leur tante maternelle et son époux voient partir Abba et Mohamed à bord d’un véhicule du CICR. Ils saluent le travail de la Croix-Rouge et sont heureux de savoir que les deux enfants vont retrouver leurs parents au Nigéria.