Article

Inauguration des sièges de trois comités préfectoraux de la Croix-Rouge en Guinée forestière

Pour permettre aux volontaires de se rassembler facilement en cas d'urgence et de travailler dans de bonnes conditions, le CICR aide la Croix-Rouge guinéenne à doter ses comités préfectoraux de sièges dignes de ce nom.

Cette année, c'était au tour des comités de Guéckédou, Yomou et Béyla, en Guinée forestière – une région qui a été durement touchée par l'épidémie d'Ebola – d'inaugurer leurs tout nouveaux sièges en présence de représentants du CICR, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge guinéenne.

La préfecture de Guéckédou a été l'épicentre de l'épidémie d'Ebola, dont elle a subi les effets pendant 17 mois, enregistrant plus de 300 victimes. Aujourd'hui, elle ne compte plus aucun malade mais les autorités administratives et sanitaires restent vigilantes. À Guéckédou, la Croix-Rouge a été en première ligne dans la lutte contre Ebola et demeure plus que jamais mobilisée : malgré des conditions de travail difficiles, elle continue d'assurer les enterrements au sein des communautés, dans le respect de la dignité des victimes et des règles de sécurité requises.

Guinée. A Beyla, les volontaires de la Croix-Rouge Guinéenne sont prêts pour célébrer leur nouveau siège. CC BY-NC-ND / CICR / Kadiatou Balde / gn-e-00188

Situé sur une colline, le nouveau siège du comité est bien visible depuis la route. Un portrait de Henry Dunant a été peint sur son mur d'enceinte. « Ces locaux renforcent le lien entre la Croix-Rouge et les communautés, s'est réjoui le responsable du comité préfectoral de Guéckédou. C'est un signe de soutien aux jeunes volontaires qui luttent contre les pandémies. Avant, les volontaires s'asseyaient sous les manguiers ; aujourd'hui, ils ont un cadre, ce qui favorise aussi la confiance des communautés envers la Croix-Rouge. » Et Yann Bonzon, chef de la délégation du CICR en Guinée, d'ajouter : « Le comité préfectoral de la Croix-Rouge travaille dur, dans des conditions difficiles, en respectant les principes du Mouvement. Nous devons énormément aux volontaires de Guéckédou : grâce à eux, on peut aujourd'hui espérer voir Ebola disparaître de la région. »

Pendant l'épidémie, la peur, les rumeurs et les soupçons suscités par le virus Ebola ont parfois rendu les relations difficiles entre les communautés et les volontaires de la Croix-Rouge. Le maire de Guéckédou a profité de l'inauguration pour s'adresser à la population : « Je demande aux communautés de Guéckédou de faire confiance à la Croix-Rouge et à ses volontaires, de les accepter, de les accueillir et de les soutenir. »

À Yomou, les volontaires ont hâte de se réunir pour la première fois dans les locaux flambant neufs du siège de leur comité préfectoral. Depuis sa création il y a vingt ans, ce dernier n'avait encore jamais disposé de son propre bâtiment. Cela n'a pas empêché le comité de faire un travail considérable lors de l'épidémie d'Ebola, que le préfet a d'ailleurs salué. « La Croix-Rouge a largement contribué à empêcher la propagation de la maladie, a-t-il déclaré. Malgré les difficultés d'accès, les volontaires ont réussi à se rendre dans toutes les localités où il y avait des malades et des victimes. »

À Béyla, le comité préfectoral de la Croix-Rouge compte 455 volontaires pour une population de plus de 325 000 habitants. Là-bas aussi, Ebola a sévi. La maladie a même atteint un volontaire, Sidiki Camaram, aujourd'hui guéri. « Toute ma famille a été décimée par l'épidémie, raconte-t-il, mais je n'ai pas perdu courage pour autant ; je suis toujours volontaire au sein de la Croix-Rouge. C'est d'ailleurs ce qui m'a sauvé. Dès les premiers symptômes, j'ai dit à tous les villageois de ne plus venir chez moi pour éviter d'être contaminés et je me suis présenté au centre de traitement sur-le-champ. Une fois guéri, j'ai sensibilisé les habitants de mon village aux activités de la Croix-Rouge et je leur ai demandé d'amener les malades au centre de traitement. J'ai été insulté, rejeté, stigmatisé, mais j'ai toujours soutenu que la Croix-Rouge menait une action salvatrice et humanitaire. »

Guinée. Guéri d'Ebola et toujours volontaire, Sidiki Camara est resté un membre actif dans la sensibilisation des populations de Beyla. CC BY-NC-ND / CICR / Kadiatou Balde

Afin d'intervenir rapidement et avec efficacité en cas d'urgence, la Croix-Rouge guinéenne doit se tenir au plus près des communautés qu'elle entend aider. Pour ce faire, elle peut s'appuyer sur les 33 comités préfectoraux de la Croix-Rouge que compte le pays. Depuis 2003, 25 sièges ont été construits en Guinée, dont 19 avec le soutien du CICR. Désormais, les comités préfectoraux de la Croix-Rouge disposent d'une adresse officielle et d'un lieu où stocker le matériel de secours d'urgence, installer les équipements de travail et les archives institutionnelles, et former les volontaires.

Voir aussi :

Guinée : inauguration des sièges des comités préfectoraux de la Croix-Rouge de Guéckédou, Yomou et Béyla - communiqué de presse