État du Roraima. Des Vénézuéliens arrivent dans un centre pour migrants. CICR / Victor Moriyama

La Croix-Rouge renforce son soutien aux migrants vénézuéliens, y compris les réfugiés, dans 17 pays d’Amérique

Panama / Ottawa / Genève, 15 juin 2021 – Afin de répondre aux besoins non satisfaits des migrants vénézuéliens, y compris les réfugiés, vivant en Amérique latine et dans les Caraïbes, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge renforce son action visant à fournir protection et assistance aux Vénézuéliens et aux communautés d’accueil dans 17 pays d’Amérique sur une période de 36 mois.
Communiqué de presse 15 juin 2021 Venezuela Argentine Brésil Colombie Mexique Panama Pérou

Les nouveaux programmes relatifs à la migration - d'un montant total de 236 millions de francs suisses (264 millions de dollars) - répondront aux besoins à court, à moyen et à long terme. Ils aideront les migrants vénézuéliens vulnérables, notamment les réfugiés, à accéder aux soins de santé, à un soutien psychosocial, à des sources de revenus et aux services de protection, tout en favorisant l'inclusion sociale dans les communautés d'accueil.

Depuis 2018, ce sont plus de 5 millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays. Nombre d'entre eux ne parviennent toujours pas à subvenir à leurs besoins essentiels. La pandémie actuelle de Covid-19 et son cortège de confinements et de fermetures de frontières viennent encore aggraver une situation déjà précaire : de nombreux migrants et réfugiés n'ont plus d'activité génératrice de revenu, font l'objet d'une discrimination accrue et rencontrent d'innombrables obstacles qui les empêchent d'accéder aux services de base et à la protection.

Francesco Rocca, président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) déclare :

« Aujourd'hui, les besoins fondamentaux des réfugiés et migrants vénézuéliens vulnérables demeurent insatisfaits. Beaucoup d'entre eux n'ont toujours pas accès à la nourriture, à l'eau et à l'assainissement, à un logement, ni même aux premiers secours. Sans compter qu'ils rencontrent aussi des difficultés importantes pour accéder aux soins de santé, notamment aux vaccinations contre le Covid-19, au soutien psychosocial et aux emplois formels ou informels.

À la veille de la Conférence internationale des donateurs en solidarité avec les migrants et réfugiés vénézuéliens, qui aura lieu cette semaine, nous appelons les gouvernements, les donateurs, les organisations internationales et la société civile à intensifier les efforts déployés pour qu'aucun réfugié ou migrant ne soit laissé pour compte. Il faut agir maintenant. »

La situation est particulièrement grave pour les migrants, notamment les réfugiés, sans statut régulier reconnu, pour ceux qui transitent dans des zones touchées par le conflit armé ou qui sont détenus par les services d'immigration, ainsi que pour les femmes, les enfants, les personnes âgées, la communauté LGBTIQ+ et les personnes ayant un handicap, autant de groupes vulnérables qui sont exposés à la violence, se heurtent aux barrières sociales et culturelles et à l'exclusion économique et sont victimes de xénophobie.

Pour faire face à l'exode massif de Vénézuéliens qui franchissent les frontières, plus de 6900 volontaires et membres du personnel de la Croix-Rouge ont été mobilisés dans les Amériques depuis 2017. Ils continueront à coordonner leur action avec les parties prenantes locales, nationales et internationales et interagiront aussi avec les réfugiés et migrants eux-mêmes, pour faire en sorte que tous soient traités avec dignité et assurer leur sécurité.

Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, déclare :

« Personne ne devrait être abandonné à son sort et laissé sans protection alors qu'il a besoin d'aide. Les politiques migratoires doivent toujours être guidées par les principes d'humanité et de respect de la dignité, conformément aux obligations internationales.

« Un nombre incalculable de personnes disparaissent le long des routes migratoires, plongeant les familles sans nouvelles de leurs proches dans une profonde détresse. Les États doivent prendre toutes les mesures possibles pour prévenir la séparation des familles et le risque de disparition ou de décès des migrants. Enfin et surtout, la détention n'est pas une solution aux défis de la migration. La détention pour des raisons liées à l'immigration ne doit intervenir qu'en dernier ressort. Quant aux enfants, ils ne devraient jamais être placés en détention. »

Un financement est nécessaire pour les programmes relatifs à la migration dans les Amériques, qui prendront également en compte la durabilité environnementale, l'atténuation des changements climatiques et le renforcement des capacités d'adaptation, car la crise climatique dans la région pourrait aussi toucher les migrants.

L'exode des migrants vénézuéliens, y compris les réfugiés, demeure le plus grand mouvement de population de l'histoire récente de l'Amérique latine et l'une des plus graves crises de déplacement de populations au monde.

Les 17 pays ci-après sont couverts par la réponse de la Croix-Rouge : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Curaçao, Équateur, Guyana, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Trinité-et-Tobago, Uruguay et Venezuela.

Pour en savoir plus :

Fédération internationale

Susana Arroyo Barrantes, + 506 8416 1771, susana.arroyo@ifrc.org

Nathalie Perroud, +41 79 538 14 71, nathalie.perroud@ifrc.org

Tommaso Della Longa, +41 79 708 43 67, tommaso.dellalonga@ifrc.org

CICR

Jason Straziuso, CICR Genève, +41 79 949 35 12, jstraziuso@icrc.org