Communiqué de presse

La famine, un symptôme de la guerre prolongée

New York - Lors d'une réunion de haut niveau qui s'est tenue durant l'Assemblée générale des Nations Unies et qui visait à examiner comment prévenir la famine et l'éradiquer, le président du CICR, Peter Maurer, a souligné que la famine qui frappe les communautés du Soudan du Sud ou de la Somalie est provoquée par les conflits.

Cette réunion était organisée par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et par le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, avec la participation de représentants de haut niveau des États membres, d'organismes des Nations Unies et de partenaires humanitaires.

« La famine est un symptôme de la guerre prolongée et, lorsqu'elle se manifeste, elle survient rarement seule. Elle va de pair avec le délabrement des systèmes de santé, la destruction des infrastructures, et l'effondrement des économies », a fait observer M. Maurer. « Je le dis franchement, la famine se produit lorsqu'il y a un manque de respect total de la décence et de la dignité de la vie humaine ».

Le CICR se félicite du vif intérêt que le Secrétaire général des Nations Unies porte aux programmes de prévention. Dans les pays en proie à la famine, l'action sur le terrain est soutenue par une mobilisation accrue et des investissements plus nombreux de la part des acteurs du développement.

« La prévention est dans l'ADN du CICR », a expliqué M. Maurer. « Alors que l'instauration de la paix ne relève pas de notre mandat, nous réunissons ce qui est épars en limitant les destructions et en empêchant que le développement régresse. » Il importe que l'action sur le terrain soit soutenue par une mobilisation et des investissements accrus de la part des acteurs du développement. Nous avons pu constater le rôle positif de la Banque mondiale, notamment le soutien qu'elle a récemment apporté à nos opérations en Somalie ».

M. Maurer a aussi souligné que les guerres qui se produisent dans les pays confrontés à la famine se caractérisent par des abus et des violations des principes les plus fondamentaux du droit international humanitaire. Il a indiqué que le CICR étudiera comment expliquer la modification du comportement des parties dans les conflits prolongés et sans frontières d'aujourd'hui.

« La nature des conflits change avec l'augmentation rapide des groupes armés qui sont organisés de manière horizontale plutôt que verticale », a précisé M. Maurer. « Les groupes armés qui ont émergé ces six dernières années sont plus nombreux que ceux qui ont fait leur apparition durant les six dernières décennies. Nous devons tous nous adapter à cette nouvelle réalité, et rapidement ».

« La nouvelle étude que nous menons auprès des forces armées et des groupes armés non étatiques apporte un éclairage nouveau sur les changements de comportement. Nous constatons qu'un combattant de première ligne se soucie davantage des vues de ses pairs que de la sanction de ses supérieurs ».

Informations complémentaires :
Diana Santana, CICR New York, tél: +1 917-455-9035
Matt Clancy, CICR Genève, tél: +41 79 574 15 54