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Crise dans la région du lac Tchad : le CICR intensifie son action

La région du lac Tchad traverse une crise humanitaire. Plus d'un million de personnes ont fui le conflit pour se rendre au Nigéria, où elles vivent dans des conditions très difficiles. D'autres ont trouvé refuge au Niger, au Tchad ou au Cameroun et sont dans une situation tout aussi désastreuse. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance un appel en vue de recueillir des fonds supplémentaires pour venir en aide à ces personnes.

« De nombreuses familles ont parcouru de longues distances pour retrouver la sécurité. Elles ont presque tout perdu et doivent lutter pour leur survie. Elles sont souvent sans nouvelles de leurs proches, dont elles ont été séparées dans leur fuite précipitée », explique Yasmine Praz Dessimoz, qui dirige les opérations du CICR en Afrique du Nord et de l'Ouest. « La violence, les déplacements et le manque de services essentiels frappent de plein fouet les personnes se trouvant dans les zones de conflit de ces pays », ajoute-t-elle.

Aider ceux qui ont tout perdu

Hefesu Adamu et Ummu-Salma ont fui sans rien emporter. Après avoir passé plusieurs jours dans la forêt avec leurs enfants, elles ont finalement trouvé refuge à Yola (Nigéria).

Afin de venir en aide à des personnes comme Hefesu Adamu et Ummu-Salma, le CICR souhaite recueillir un montant de 60 millions de francs suisses supplémentaires (USD 65 millions). Cette somme nous permettra d'aider encore davantage de personnes.

Notre objectif, rien qu'au Nigéria, est de distribuer de la nourriture à 380 000 personnes supplémentaires. Au Cameroun et au Niger, les personnes déplacées et les communautés qui les accueillent recevront également des vivres du CICR, épaulé par la Croix-Rouge camerounaise et la Croix-Rouge nigérienne.

Réduire la dépendance à l'aide humanitaire

Vita Ekwas, chef d'une petite communauté dans le nord du Nigéria, explique à quel point l'aide du CICR et de la Croix-Rouge nigérienne a été précieuse. Il attend cependant impatiemment la saison des pluies pour que les membres de sa communauté puissent commencer à ensemencer les terres et ainsi cultiver leurs propres aliments.

Le CICR renforcera ses projets visant à accroître la production alimentaire au Nigéria, au Niger et au Cameroun. Les fonds supplémentaires nous permettront aussi de fournir de l'eau potable à de nombreuses personnes vulnérables.

Il est également urgent d'améliorer les structures de santé. Dans le nord du Nigéria, le CICR soutiendra 12 centres de soins de santé primaires. À Maiduguri (Nigéria) et à Diffa (Niger), le personnel des hôpitaux régionaux prendra en charge davantage de blessés et bénéficiera de l'aide d'équipes chirurgicales du CICR pour améliorer ses compétences. Le CICR étudiera différentes manières de soutenir le système de santé dans l'extrême nord du Cameroun.

De nombreuses personnes déplacées dans la région du lac Tchad ont perdu tout contact avec leur famille. Les services de recherche vont être élargis à toute la région. L'intensification des efforts portent déjà ses fruits au Tchad, où des services téléphoniques ont été mis en place en collaboration avec la Croix-Rouge locale.

Surmonter les obstacles à la fourniture de l'aide

Il n'est pas aisé de distribuer des secours dans une région aussi vaste : la population est dispersée et les conditions de sécurité instables. À de nombreux endroits, le CICR est l'une des rares organisations humanitaires présentes sur le terrain. Hélène Plennevaux, responsable adjointe du CICR au Nigéria, décrit quelques-uns de ces obstacles.

Nous conduirons la plupart de ces opérations avec le soutien des Sociétés de la Croix-Rouge des pays touchés par le conflit.

Les fonds supplémentaires porteront le budget 2015 du CICR pour les activités menées au Nigéria, au Niger, au Cameroun et au Tchad à plus de 110 millions de francs suisses (USD 120 millions), ce qui fait de cette opération l'une des plus importantes de l'institution.

Voir également : Le Nigéria et la région du lac Tchad – Une crise qui touche toute la région