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Les femmes au CICR : archives filmées

Si la présence des femmes travaillant pour le CICR, n'est plus à remettre en doute aujourd'hui, il n'en a pas toujours été ainsi : elles ont été longtemps sous-représentées ou confinées à certaines tâches. L'analyse de films d'archives aide à mieux saisir comment les femmes ont été perçues dans l'institution et le rôle qu'elles y ont joué.

La déléguée au fil du temps

Le travail de délégué du CICR est resté pendant très longtemps un domaine avant tout masculin. En janvier 1949, le règlement concernant le statut des délégués du CICR indique que « comme membre de délégations ne peuvent entrer en considération que des citoyens suisses des deux sexes jouissant d'une bonne réputation ». Pourtant, jusqu'au tournant des années 70, les femmes n'ont eu accès à ce poste que de manière exceptionnelle.

1966 : l'extrême minorité

Ce film daté de 1966 est révélateur de cet état de fait. Il a été tourné dans le Groupe pour missions internationales (GMI), qui servait de « réserve de délégués » prêts à partir sur le terrain pour une durée de trois mois. Lors de ce séminaire une seule femme se trouve dans une assemblée exclusivement masculine.

1977 : l'évolution

Cet extrait de film, tiré de The delegates (1977), illustre le changement qui a eu lieu. L'équipe est un peu plus homogène, chacun reçoit les instructions du chef de délégation, qui lui, reste néanmoins un homme.

1983 : l'exemple

Le film Les histoires de Noko lisapo : le petit garçon qui avait vu des hommes enchaînés... (1983), nous permet de découvrir Jeanne Egger, première femme à avoir dirigé les opérations du CICR en Afrique et au Siège de l'institution à Genève. Grande spécialiste de l'Afrique, cette femme courageuse a monté tous les échelons et a démontré, grâce à sa ténacité et son professionnalisme, sa capacité de diriger des opérations humanitaires à compétences égales avec ses collègues masculins.

1983 : l'autonomie

Le début du film Transfert aux Caraïbes : Grenade, novembre 1983, met en valeur le travail de la déléguée en prison et son autonomie. Elle semble tout à fait à l’aise et à sa place dans cet univers carcéral pourtant masculin, et non une prison pour femmes ou pour mineurs, où il était plus habituel de voir une femme déléguée.

1984 : bientôt la parité

Le film Alliance pour leur survie (1984), illustre une séance de travail (12’50’’) lors d’un entretien entre le CICR et les autorités détentrices d’une prison en Éthiopie. On remarque la quasi parité dans la constitution de l’équipe visiteuse du CICR, ce qui, dans un milieu carcéral, n’était pas anodin pour l’époque.

1988 : l'accomplissement

Dans cet extrait de Destination paix (1988), la déléguée, indépendante et autonome, gère seule son entretien et sa visite du lieu de détention (5’30’’). Elle s’entretient avec les autorités comme avec les détenus, à niveau égal, remplissant son mandat en toute impartialité. C’est l’exemple de la déléguée moderne et actuelle.

Aujourd’hui, le nombre de femmes déléguées est équivalent, voire même supérieur au nombre d’hommes. Si la représentation de la femme au sein de l’institution n’est plus à remettre en question, il reste pourtant des domaines où la parité n’a pas encore été atteinte notamment à la Direction générale, au Comité et à la Présidence.

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