La première visite d’un lieu de détention malgache a lieu en 1992. Depuis, plus de 775 visites ont été effectuées dans les prisons de Madagascar.
La première visite d’un lieu de détention malgache a lieu en 1992. Depuis, plus de 775 visites ont été effectuées dans les prisons de Madagascar.
En détention, la vie quotidienne est tout d’abord caractérisée par la privation de liberté, les restrictions de mouvements et la coupure du lien social.
Les familles étant éloignées ou démunies, les personnes détenues sont souvent abandonnées par leurs proches. Plus de 2'900 messages de détenus ont été transmis par téléphone, lettre postale ou délivrés en mains propres à des membres de leur famille.
Pour améliorer les conditions carcérales, 90 projets de réhabilitation dans le domaine de l’eau, l’habitat, l’assainissement et la chaîne alimentaire ont été réalisés. Ici, la construction de bâts flancs a permis d’augmenter la surface de couchage. Des quartiers pour les détenus mineurs, des infirmeries fonctionnelles, entre autres, ont aussi été aménagés.
Chaque année, des campagnes de dératisation et de prévention contre la peste ont été effectuées dans 6 prisons situées dans les régions pesteuses, et des campagnes de désinsectisation dans 15 prisons. Dans cette prison, les détenus sortent leurs affaires au soleil durant la séance de désinsectisation.
L’accès aux soins est un droit pour tout être humain. Une pharmacie centrale a été mise en place au ministère de la Justice pour les établissements pénitentiaires. Pendant 3 ans, le CICR a soutenu financièrement l’achat des médicaments. En 2019, les achats ont été repris par le ministère.
L’une des principales causes de la malnutrition chronique qui sévissait dans les prisons malgaches était la mono diète composée exclusivement de manioc. Un programme nutritionnel complémentaire a été mené avec l’Administration Pénitentiaire et l’Aumônerie Catholique des Prisons entre 2015 et 2019. 40'500 détenus, soit une moyenne de 2'000 détenus par jour, ont reçu une ration supplémentaire. 570'000 sachets de complément alimentaire thérapeutique (Plumpy Nut) ont été distribués aux malnutris sévères. Un système de veille a été mis en place pour identifier les nouveaux cas et faire le suivi.
Fin 2018, avec l’appui du CICR, l’Etat a doublé le budget destiné à la nutrition des personnes détenues. Un nouveau menu, qui change du régime mono-manioc, est lancé dans les prisons. La ration contient des aliments diversifiés et une qualité nutritionnelle augmentée à 2'000 kca.
Outre le travail dans les prisons, la délégation a aussi promu le DIH et a collaboré avec les forces de l’ordre sur le respect des droits de l’Homme et le code de conduite et de comportement. Ici un poster sur le respect des droits humains durant l’interrogatoire, produit avec la Gendarmerie Nationale, et affiché dans toutes les brigades du pays.
Les partenaires du Mouvement CR/CR ont célébré la journée du 8 mai à Madagascar en 2019. Le CICR a également appuyé les Sociétés Nationales de la région Océan Indien pour renforcer leur capacité de réponses et leur communication.
Avec MoveAbility, le fonds spécial du CICR en faveur des personnes en situation de handicap, les capacités de prise en charge dans trois centres de réhabilitation physique ont aussi été renforcées.
La présence du CICR à Madagascar remonte à 1989 suite à des troubles socio-politiques, mais ce n'est qu'avec la crise de 2001 qu'elle devient permanente. Un Accord de visite des lieux de détention est signé en 2002 avec les autorités, précédant l'Accord de Siège en 2003. En 2011, de mission, la représentation du CICR devient une Délégation régionale pour l'Océan Indien et, outre Madagascar, elle couvre les Comores, Maurice et Seychelles. Les principales activités concernent la détention, la promotion du droit international humanitaire, et des Droits de l'Homme auprès des forces de l'ordre, la coopération avec les Sociétés Nationales de la région ainsi qu'un volet appuyant les personnes en situation de handicap.
Perrine Louart, cheffe de délégation à Antananarivo, explique les raisons de la fermeture : « En 2016, la question sur la pertinence de la présence du CICR s'est posée par rapport à son mandat de travailler dans l'urgence et dans les contextes de guerre, de conflit ou de violence armée. En effet, Madagascar était sorti des différentes crises qui l'avaient secoué et les prérequis du développement étaient déjà dès lors en place. Le CICR a donc décidé de commencer le processus de désengagement de ses activités dans la région. Afin d'assurer un départ responsable, notamment dans le domaine carcéral, le plus crucial, il a été alors décidé de prendre 3 ans et de ne fermer la délégation que fin 2019, en essayant de laisser des améliorations pérennes derrière nous.»
Ainsi, la délégation a travaillé étroitement avec les autorités pour qu'elles reprennent les principales activités ou objectifs à leur compte, que ce soit en détention avec le ministère de la Justice, auprès de la Police et de la Gendarmerie ou la Croix-Rouge Malagasy à sortir d'une crise majeure.
En prison notamment, de grands chantiers ont été réalisés, à l'exemple de l'amélioration du repas servi aux détenus en collaboration avec l'Administration Pénitentiaire. En 2019, le gouvernement malgache a aussi pris en compte l'ampleur du défi et a doublé le budget exécutif pour la prise en charge des personnes détenues.