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Niger : Safi Djibo, déplacée et gestionnaire d’une borne fontaine

En décembre 2018, à cause des violences, 120 familles - soit près de 700 personnes - ont fui Tingara, village situé dans la région de Tillabéri et frontalière du Mali, pour trouver refuge à Tadrès dans la périphérie de la ville de Tillabéri. Depuis bientôt quatre ans, ces familles dépendent exclusivement de l’aide humanitaire.

À Tadrès, l'arrivée en grand nombre des personnes déplacées a mis les populations déplacées et résidentes face au problème récurrent du manque d'eau. En effet, le seul point d'eau existant ne couvrait plus les besoins des habitants. Certains devaient marcher des kilomètres pour atteindre le fleuve, seul autre endroit où trouver de l'eau.


Afin de faciliter l'accès à l'eau potable aux familles déplacées et résidentes, le CICR a connecté le site sur près d'un kilomètre au réseau d'approvisionnement d'eau potable de la ville de Tillabéri.

 

 Nous avons placé deux bornes-fontaines, pour répondre aux besoins de ces communautés. Ces bornes, gérées par les membres des communautés (dont l'une par les déplacés et l'autre par les résidents) permettent de faciliter la distribution de l'eau sur le site. Les communautés s'occupent aussi de l'hygiène autour des fontaines. »,. 

Daouda Marwana, ingénieur eau et Habitat CICR/Tillabéri.

Aujourd'hui, grâce aux installations d'accès à l'eau, le site de Tadrès, vie des jours meilleurs.

Safi Djibo, déplacée et gérante de borne fontaine

Safi djibo, la gérante de la borne fontaine

Safi Djibo gérante de la borne fontaine. Abdoul Rahmane Yaou Diaouga/CICR

 

Les déplacés ont confié la gestion d'une des bornes fontaines à Safi Djibo. Agée de 50 ans, cette déplacée cheffe de ménage gère pour la première fois un point d'eau. C'est à présent une partie de son quotidien.

Après échanges avec les leaders communautaires et les autorités locales, un accord a été trouvé pour réduire le prix de l'eau. A Tillabéri ville, le bidon de 25 litres se vend à 25 F CFA. Sur le site de Tadress, il se vend à 10 F CFA.

  Par jour, j'arrive à collecter 4000 à 5000 F CFA. Et à la fin du mois, après avoir payé la facture d'eau, le peu d'argent qui reste, me permet de prendre en charge ma famille. Je paye des produits de première nécessité, notamment du thé, du sucre et de la farine pour la bouillie. , nous dit Safi.

La borne fontaine a changé le mode de vie

À Tadrès, l'installation de ces bornes-fontaines facilite le quotidien des populations résidentes et déplacées.


« Tadrès serait invivable sans cette borne fontaine car l'ancien forage ne nous suffisait pas. Quand nous étions venus ici, nous parcourions des kilomètres pour chercher de l'eau, mais maintenant même les enfants peuvent le faire. », nous dit encore Safi.

Le plus important pour Safi c'est de garder fonctionnelle cette borne fontaine. Bien que les revenus soient modestes, elle permet aux familles de ne plus parcourir de longues distances pour chercher de l'eau.

 Aujourd'hui, l'eau a changé la vie des communautés du site de Tadres, car accessible à tous. Les ménages connaissent une meilleure hygiène de vie, abreuvent leurs bétails et peuvent désormais vaquer à d'autres activités.

 

La question de l'eau est au cœur des préoccupations du CICR. Les besoins sont énormes et l'urgence est palpable : d'ici 2050, la demande mondiale en eau devrait croître de 30 pour cent.
En 2021, le CICR a couvert les besoins urgents en eau de plus de 37 millions de personnes en soutenant les institutions en charge de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement dans les zones touchées par un conflit prolongé et par les effets du changement climatique.

Point de presse CICR