Déclaration

Peter Maurer, président du CICR : « Lors d’un conflit, les établissements scolaires ne doivent en aucun cas être pris pour cible. »

À l'occasion de la première Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques, Peter Maurer, président du CICR, a fait une déclaration lors de l'événement de haut niveau organisé à l'Assemblée générale des Nations Unies pour marquer cette journée particulière.

Excellences,

J'adresse mes plus vives félicitations à Son Altesse Sheika Moza bint Nasser et à l'État du Qatar pour le travail remarquable accompli en vue de progresser sur cette question de la plus haute importance.

Cette semaine, je me rendrai dans la région du Sahel pour visiter les sites d'opération du CICR et discuter de nos préoccupations humanitaires avec les autorités. Au Sahel, comme dans de nombreux autres endroits de la planète en proie à la violence, les enfants endurent d'immenses souffrances à cause du conflit et se retrouvent trop souvent privés de scolarité.

J'ai pu voir de mes propres yeux les décombres d'écoles en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Des salles de classe sont la cible de tirs et de bombardements, des enseignants sont menacés : les écoles sont devenues des lieux dangereux plutôt que des endroits préservés où apprendre et s'épanouir.

Les attaques contre l'éducation sont des attaques qui compromettent les perspectives d'avenir d'individus, de communautés et de pays tout entiers.


Le droit international humanitaire est clair : lors d'un conflit, les établissements scolaires ne doivent en aucun cas être pris pour cible.

Les parties doivent protéger les écoliers, les étudiants, les enseignants, les écoles et autres établissements d'enseignement.

Le CICR se félicite qu'il soit fait mention des règles du droit international humanitaire et de la nécessité de faciliter l'accès à l'éducation dans la résolution instituant la Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques. À présent, il faut que les comportements changent sur les champs de bataille.

Grâce aux contacts qu'il entretient avec les autorités et les porteurs d'armes, aux relations de proximité qu'il établit avec les communautés affectées et à sa capacité d'accès aux zones difficiles à atteindre, le CICR est bien placé pour intervenir lorsque les systèmes éducatifs sont frappés par une crise.

Nous continuerons à œuvrer pour protéger les écoles et les communautés en organisant des cours de sensibilisation aux risques, en mettant en place des mesures de sécurité et de protection dans les établissements scolaires, en proposant un soutien psychologique aux enseignants et en organisant des formations professionnelles pour les personnes détenues.

La pandémie de Covid-19 a entraîné dans son sillage une crise de l'éducation sans précédent, et j'ai peur des conséquences qu'elle pourra avoir, en particulier pour les enfants et les jeunes gens vulnérables qui sont confrontés à des situations de violence, de déplacement ou de conflit prolongé.

Face à cette crise d'un nouveau genre, le CICR a conçu une approche multidisciplinaire – consistant notamment à faciliter l'apprentissage en ligne, à promouvoir l'hygiène et à offrir un soutien psychosocial aux enseignants.

Il faut assurément que nous trouvions des moyens plus créatifs et efficaces de coopérer et de tirer parti de nos complémentarités : tous ensemble, nous devons faire plus. J'espère que cette Journée internationale sera perçue comme un appel à se mobiliser pour agir. Nous ne devons pas nous contenter d'aider les gens à survivre, nous devons leur permettre de mener des vies dignes et de se bâtir un avenir.

Je vous remercie.


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