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RD Congo : à Goma, l’eau au centre des besoins après l’éruption du volcan

Après l'éruption du volcan Nyiragongo le 22 mai dernier aux limites de la ville de Goma, nous nous concentrons sur la nécessité pour tous les habitants et les personnes déplacées d'accéder à l'eau, aux soins de santé et à leurs proches. Aperçu de notre action en images.

« Je n'ai pas d'argent et je n'ai rien du tout », déclare Emmanuel Grâce Billy qui s'était réfugié à Sake. « Nous avons entendu le message du gouverneur nous demandant de quitter Goma. Je n'ai pas hésité, j'ai pris mes affaires et ma famille et nous nous sommes déplacés à pied. »

Les autorités congolaises ont annoncé le 7 juin le retour progressif des personnes déplacées, tout en précisant qu'elles ne sont pas autorisées à retourner dans les endroits ravagés par la lave.

Ley Uwera / CICR

Les personnes qui ont fui l'éruption ou évacué sur ordre des autorités ont souvent tout perdu. Nous avons distribué le 12 juin dans la localité de Minova de la nourriture et des biens essentiels à 15 000 personnes déplacées.</h2>

Selon les Nations unies, 4000 familles auraient perdu leurs maisons et 1000 maisons seraient endommagées. Les autorités congolaises ont annoncé le 7 juin le retour progressif des personnes déplacées, tout en précisant qu'elles ne sont pas autorisées à retourner dans les endroits ravagés par la lave.

Certaines sont installées sur des sites provisoires, d'autres dans des familles d'accueil.

Kelvin Batumike / CICR

L'Observatoire volcanologique de Goma a constaté une diminution régulière de l'activité sismique sans exclure l'hypothèse d'une nouvelle éruption. Les mesures de surveillance ont été renforcées. la population appelée à la prudence.</h2>

La coulée de lave a endommagé le réseau de distribution d'eau dans la partie nord de la ville de Goma. Nous avons utilisé des camions-citernes pour approvisionner les quartiers touchés et certains hôpitaux. dans le quartier de Munigi, un réservoir et les conduites d'eau ont été fortement touchés, privant 550 000 personnes d'eau potable.

« Nous avons fait du camionnage d'eau juste après l'éruption, car les gens étaient obligés de descendre jusqu'au lac Kivu, parcourant parfois sept kilomètres, pour remonter une pente assez conséquente avec 20, 40, 60 ou 80 litres d'eau. Et cela plusieurs fois par jour. » Raphael Tenaud, chef de la sous-délégation du CICR à Goma.

Kelvin Batumike / CICR

Les réservoirs alimentés par les camions du CICR sont reliés à des bornes-fontaines publiques et l’approvisionnement en eau dans ce cadre est pour l’instant gratuit. L’engouement est perceptible.</h2>

Kelvin Batumike / CICR

Avant l'éruption, il fallait verser un petit montant pour accéder aux robinets. Depuis plusieurs années, le problème de l'accès à l'eau potable se pose avec acuité à Goma et dans sa périphérie, notamment en raison de l'arrivée de personnes déplacées de force par les conflits armés récurrents dans la région.</h2>

L'eau a toujours été un problème à Goma. L'absence d'un réseau de distribution couvrant toute la ville force chaque jour des dizaines de milliers de personnes à s'approvisionner à des fontaines publiques ou à acheter une eau parfois de qualité douteuse à des revendeurs de rue. Elles le font souvent à un prix beaucoup plus élevé que celui de l'eau distribuée par le réseau existant. Cela a un impact disproportionné sur les plus pauvres dans la société.

Kelvin Batumike / CICR

En plus des actions d’urgence menées pour fournir de l’eau aux sinistrés, nous collaborons avec la REGIDESO (Régie de distribution d’eau) pour réparer les canalisations endommagées par la lave et rétablir ce service essentiel sur la durée.</h2>

Trésor Boyongo / CICR

Plus de 250 enfants non accompagnés ont été évacués au centre Don Bosco de Shasha, à 40 kilomètres de la ville de Goma. Le CICR a mis en place une fontaine provisoire pour leurs besoins quotidiens.</h2>

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) apporte un soutien technique, logistique et financier à la Croix-Rouge de la RDC (CRRDC) pour répondre aux demandes de recherche des familles. Depuis le 23 mai, plus de 180 enfants non accompagnés ont été identifiés dans la province du Nord-Kivu et plus de 140 d'entre eux déjà réunis avec leur famille.

Christian Katsuva / CICR

« Je suis heureuse ! », s’est exclamée Pierrette Mihindano pour exprimer son immense joie lorsqu’elle a retrouvé trois de ses cinq enfants dont elle avait été séparée dans le chaos de l’évacuation de Goma ordonnée le 26 mai dernier par le gouverneur de province.</h2>

L'évacuation de la population ordonnée par les autorités avait pour but de mettre les gens à l'abri d'une éventuelle nouvelle éruption volcanique. Si Pierrette a pu retrouver ses enfants, d'autres personnes sont toujours sans nouvelles de certains de leurs proches qui n'ont pas donné de nouvelles depuis l'éruption du 22 mai.

Notre soutien à la population de Goma et de la région s'étend également au domaine de la santé. La présence de personnes déplacées donne à certaines structures médicales une charge de travail supplémentaire.

Kelvin Batumike / CICR

Un soutien particulier est donné à l’hôpital Ndosho qui a reçu plusieurs malades évacués des autres structures de santé lors de l’éruption volcanique. Deux tentes permettent la prise en charge des patients référés par d’autres structures de santé. Nous continuons nos activités de chirurgie et de soutien dans des domaines divers (matériel médical, électricité, eau, médicaments).</h2>

En prévision d'une augmentation de pathologies diverses au sein des 15 000 personnes affectées par l'éruption du Nyiragongo, nous avons donné du matériel médical à des centres de santé (Kimoka, Kaduki, Munigi, Majengo et Bojovu) et à des hôpitaux (Minova, Virunga, Ndosho et Kyeshero). Cette assistance permet notamment la prise charge chirurgicale de plus de 100 patients.

Par ailleurs, nous aidons le centre de santé mentale Tulizo Letu vers lequel 110 personnes à mobilité réduite ont été évacuées.