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Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées, Assemblée générale des Nations Unies, 2017

Assemblée générale des Nations Unies, 72e session, Troisième Commission, Débat général sur le Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires, point 64 de l'ordre du jour. Déclaration du
CICR, novembre 2017

En 1998, nous nous félicitions de la publication des Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays. Près de deux décennies plus tard, nous constatons que des progrès notables ont été réalisés. Les Principes directeurs ont maintenant un poids considérable, et nombreux sont les États qui les ont incorporés dans leur législation et leurs politiques. Nous avons vu entrer en vigueur en 2012 la Convention de Kampala, le premier instrument régional juridiquement contraignant à avoir été adopté au monde sur la question de la protection et de l’assistance à apporter aux personnes déplacées. Une étude effectuée l’année dernière par le CICR montre que plusieurs États ont pris – ou sont en train de prendre – des mesures importantes pour en intégrer les dispositions dans leur droit interne et en assurer l’application concrète. De plus, la Conférence des États parties, chargée de renforcer la mise en œuvre de cet instrument, a tenu récemment sa première session. 

Malgré cela, année après année, des millions de personnes continuent d’être déplacées par les conflits armés et d’autres situations de violence, en restant pour la plupart dans leur propre pays. Il faut faire beaucoup plus pour prévenir le déplacement. Et, lorsque des personnes sont effectivement déplacées, il faut faire beaucoup plus aussi pour aider non seulement ces personnes mais celles qui les accueillent. Les personnes déplacées ont besoin de protection, d’assistance et de solutions durables, autant de formes de soutien qui doivent être adaptées à leurs besoins spécifiques. Ceci doit être une priorité collective. Une priorité qui ne pourra se réaliser que par une mobilisation des efforts de tous – les autorités nationales et locales et les acteurs de l’humanitaire et du développement, mais aussi les personnes déplacées et les communautés d’accueil elles-mêmes.

Dans un monde qui s’urbanise rapidement, nous devons aussi apprendre à mieux réagir au déplacement dans les villes. Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays doivent être au cœur du présent débat. Nous nous félicitons de l’accent mis par la Rapporteuse spéciale, Mme Cecilia Jimenez-Damary, sur le renforcement de leur participation à la prise de décisions les concernant.

Le vingtième anniversaire des Principes directeurs approche, et c’est l’occasion de remettre les personnes déplacées sur le devant de la scène. Les États devraient marquer cet anniversaire en prenant rapidement les dispositions nécessaires pour prévenir le déplacement et protéger les personnes qui le vivent. Ils devraient notamment s’attacher à respecter le droit international des droits de l’homme et, dans les situations de conflit armé, le droit international humanitaire. Ils devraient en outre s’inspirer des bonnes pratiques existantes pour prendre des mesures concrètes visant à répondre aux besoins des personnes déplacées et à respecter leurs droits fondamentaux.