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République démocratique du Congo : entre machettes et Ebola

Lutter contre une épidémie aussi effrayante dans une région en proie à la violence n'est pas une mince affaire.

« Ebola a bouleversé notre existence. Ici, à Beni, tout le monde vit dans l'angoisse. Tu en arrives à te méfier de ton frère et de tes amis parce que tu ne sais pas s'ils sont malades ou non », raconte Euloge, un infirmier travaillant dans un centre de santé privé à Beni.

Comme Euloge, beaucoup d'habitants de Beni sont désemparés, se sentant pris entre le marteau et l'enclume.

« Est-ce que je vais échapper à cette épidémie ou va-t-elle m'emporter ? Ici, à Beni, nous sommes menacés par deux dangers simultanément : à l'est, on risque de se faire tuer par les machettes et à l'ouest, là où nous pensions pouvoir nous réfugier, il y a maintenant cette maladie », explique Euloge.

Finies les poignées de mains et les accolades

« Se serrer la main, s'embrasser ou manger dans la même assiette que quelqu'un d'autre appartient désormais au passé. Aujourd'hui, on doit s'arrêter aux points de contrôle sanitaire mis en place le long des routes pour se laver les mains, se faire prendre la température et enregistrer ses allées et venues. Après, on a les mains qui sentent le chlore toute la journée », ajoute Euloge. Des points de lavage des mains faits de bassines multicolores installées sur des montants de bois sont apparus à l'entrée des commerces, des écoles et des lieux de travail. Certains habitants ont même improvisé le leur devant chez eux. Ce qui est positif – mais aussi sujet de plaisanterie récurrent –, c'est que maintenant tout le monde a les mains propres et du savon pour se les laver.

La frustration, la méfiance et le sentiment d'isolement sont palpables lorsque l'on parle avec les gens de Beni sur la manière dont l'épidémie d'Ebola qui frappe actuellement la région les a contraints à modifier leurs habitudes et à adopter de nouveaux comportements.

« Avant, quand je rentrais à la maison après le travail, ma femme me prenait dans ses bras et m'embrassait. Aujourd'hui, elle doit attendre que je me sois désinfecté, de peur que je la contamine, se désole Euloge. Les enfants n'avaient pas non plus l'habitude de se laver les mains à tout moment ; mais maintenant, ils ont appris qu'ils doivent le faire à chaque fois qu'ils ont été en contact avec quelqu'un. »

Vingt ans de conflit et de violence, et maintenant Ebola

Avant l'annonce officielle, le 1er août 2018, de la dixième flambée d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC) dans la région de Beni (partie septentrionale du Nord-Kivu), celle-ci était déjà tristement célèbre pour son histoire chahutée marquée par plus de 20 années de violences et d'affrontements entre l'armée régulière et différents groupes armés. L'existence de nombreuses familles avait été anéantie par la perte d'êtres chers ou parce qu'elles avaient dû fuir à plusieurs reprises en abandonnant tout derrière elles et recommencer sans cesse une nouvelle vie, dans l'angoisse permanente de la prochaine attaque.

L'épidémie s'est déclarée dans la zone sanitaire de Mabalako, à Mangina, une agglomération de 230 000 habitants située à une quarantaine de kilomètres de Beni. Mangina et ses environs sont relativement calmes en comparaison avec le reste de la région, d'où l'afflux massif de familles déplacées ayant fui les combats dans d'autres parties de la province du Nord-Kivu et dans celle de l'Ituri. Début novembre, toutefois, l'épidémie s'est propagée à des grandes villes comme Beni et Butembo, quelques cas ayant en outre été observés dans les zones sanitaires limitrophes de Kalunguta, Masereka, Musienene et Oicha (Nord-Kivu), ainsi que dans celles de Komanda, Mandima et Tchomia (Ituri).

L'épidémie d'Ebola venait ainsi encore ajouter au traumatisme des enfants, des femmes et des hommes de la région, théâtre d'affrontements et de violences depuis plus de deux décennies déjà. « J'ai eu la chair de poule quand j'ai entendu parler la première fois d'Ebola. Dix morts ici, cinq là... Je me suis soudainement souvenu des massacres et ça m'a fait froid dans le dos », raconte Adeline, volontaire de la Croix-Rouge depuis 17 ans à Beni. Mère de neuf enfants, Adeline dirige les équipes chargées des inhumations sans risque et dans la dignité réalisées dans le cadre du plan de riposte de la Croix-Rouge contre Ebola.

 

Adeline habite à Beni. Elle est mère de neuf enfants. Volontaire de la Croix-Rouge locale depuis 17 ans, elle a été parmi les premières personnes à être formées et équipées pour procéder à des inhumations sans risque et dans la dignité.

L'épidémie a bouleversé la vie des gens à Beni, à la maison comme au travail. Mais peu à peu, beaucoup commencent à surmonter le traumatisme et à s'habituer à la nouvelle donne.

Euloge explique que les gens rechignent à se rendre dans les postes de santé, de peur d'être infectés ou d'être emmenés de force dans un centre de traitement d'Ebola. Elyzé, un autre infirmier de Beni travaillant pour un dispensaire privé, explique qu'il s'est retrouvé au chômage faute de patients venant consulter. Une situation qui s'explique aussi en partie du fait que certains établissements de santé publics ont décrété la gratuité des soins – une mesure courante en période d'épidémie, destinée à permettre de détecter les nouveaux cas d'Ebola au plus vite, et à encourager la population à se faire soigner sans tarder.

« C'est sûrement une plaisanterie »

Bien que la maladie à virus Ebola soit endémique en RDC, la région de Beni avait jusque-là été épargnée. D'où la première réaction d'incrédulité de la part de nombre de personnes. Sans compter les rumeurs dues à la désinformation qui se sont mises à circuler lorsque les habitants ont cherché à expliquer ce qui se passait.

« Au début, on a cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie », relate Kavira, une volontaire de la Croix-Rouge à Mangina. « On racontait que les gens avaient été empoisonnés ou on invoquait des motifs mystiques. Mais aujourd'hui, tout le monde réalise peu à peu qu'il s'agit bel et bien d'une épidémie, et qu'il y a un véritable danger. On en parle aussi à la radio, et les gens se sont mis à l'écoute pour se tenir au courant. »

Kavira fait partie de la première volée de volontaires de la Croix-Rouge locale à avoir été formés pour sensibiliser le public à Ebola. Les activités de conscientisation se font par le biais de tournées porte-à-porte, de séances d'information communautaires, d'émissions radiophoniques, ou encore de pièces de théâtre à l'intention des collectivités. Mère de deux enfants, elle vit de la culture du manioc, des haricots et des arachides. Kavira a rejoint la Croix-Rouge congolaise il y a quatre ans, après qu'un secouriste de la Société nationale eut sauvé la vie de son fils renversé par un moto-taxi. En retour, elle entend aujourd'hui à son tour venir en aide à autrui.

 

Kavira est volontaire de la Croix-Rouge locale. Elle fait du porte-à-porte dans son village pour sensibiliser les habitants à Ebola. Elle a rejoint la Croix-Rouge congolaise il y a quatre ans, après qu'un secouriste de la Société nationale eut sauvé la vie de son fils renversé par un moto-taxi. En retour, elle entend aujourd'hui à son tour venir en aide à autrui.

Paluku, conseiller de santé et premier intervenant originaire d'un village situé à une quinzaine de kilomètres de Mangina, a suivi le même module de formation que Kavira. Père de six enfants, Paluku travaille pour la Croix-Rouge depuis plus de 25 ans. En marge de ses occupations au sein de la Société nationale, il cultive des haricots, du riz, des arachides et des palmiers à huile. Il trouve que c'est de son devoir de promouvoir la santé au sein de sa communauté. C'est ainsi que, sans hésiter, il a sauté sur un moto-taxi pour se rendre à Mangina, tout en sachant que la ville venait d'être déclarée épicentre de l'épidémie.

« Ça ne me fait pas peur de venir ici. Mon idée est de me joindre aux équipes qui prennent en charge les personnes infectées. Puis, je rentrerai dans mon village faire profiter les miens de ce que j'aurai appris ici. Les rumeurs vont bon train sur Mangina, mais ceux qui les propagent ne sont jamais venus ici voir ce qui se passe. Moi, j'ai voulu me rendre compte de mes propres yeux », explique-t-il.

Au début, avant que les cas ne se multiplient, beaucoup ont minimisé la gravité de l'épidémie et ont négligé de se faire soigner, compromettant ainsi leurs chances de survie. Ils fermaient les yeux, pensant que la maladie ne concernait que les autres, et montraient des réticences à consulter dans un centre de traitement. Certains ont même refusé de se faire vacciner, allant jusqu'à éviter tout contact avec les volontaires de la Croix-Rouge ou les éducateurs en santé communautaire.

« Notre devoir est de sensibiliser la population, mais tout le monde n'est pas réceptif »

De nombreux agents de santé, de volontaires Croix-Rouge et de journalistes locaux s'efforcent dès lors de briser cette résistance et de lutter contre la désinformation. « Ce n'est pas une tâche facile, parce que tout le monde n'est pas disposé à vous écouter », regrette Euloge.

Malgré tout, en septembre dernier, Euloge a décidé de participer à l'une des premières séances de formation sur les mesures de prévention et de contrôle des infections organisées par la Croix-Rouge à l'intention des agents de santé et des membres des communautés à Beni.

 

« À l'est, on risque de se faire tuer par les machettes et à l'ouest, là où nous pensions pouvoir nous réfugier, il y a maintenant cette maladie », explique Euloge, un infirmier de Beni, lorsqu'on lui demande à quoi ressemble la vie dans une région dévastée par les conflits et la violence, où vient aujourd'hui se greffer une épidémie d'Ebola.

Les agents de santé comme Euloge sont en effet les plus exposés à une infection, surtout qu'ils ne sont pas toujours bien équipés. « Aujourd'hui, je me sens mieux préparé », dit-il à la sortie du module de formation. « C'est important d'avoir une bonne hygiène et de se tenir à distance de ceux qui sont malades. Quand les gens arrivent dans un poste de santé, nous devons tout d'abord les emmener se laver les mains et se faire prendre la température. Nous pouvons nous protéger si nous respectons quelques règles de base. »

Déborah est une volontaire chargée des activités de sensibilisation au sein des communautés. Intéressée par les mesures permettant de se prémunir contre Ebola, pour ensuite pouvoir faire de la prévention au sein de sa communauté et informer ses camarades de classe, elle a suivi le même cours de formation. « Je veux pouvoir me protéger lorsque je me retrouve en présence de personnes qui font comme si la maladie n'existait pas. Ce virus est dangereux et très insidieux. Ses symptômes ressemblent à ceux du paludisme, de la typhoïde ou du choléra. Si Ebola se propage, c'est parce que les personnes infectées ne se font pas soigner, certaines allant même jusqu'à se cacher pour échapper au traitement », explique-t-elle.

« L'idée est de faire en sorte que la population réagisse rapidement, sans perdre de temps. Dernièrement, on a commencé à signaler aux autorités sanitaires locales les cas de personnes potentiellement contaminées. Un jeune homme de ma communauté est tombé malade et, soupçonnant quelque chose de grave, nous avons immédiatement informé les autorités sanitaires en appelant le numéro d'assistance téléphonique. Il a été pris en charge à temps, et aujourd'hui, il est tiré d'affaire », ajoute Deborah.

La jeune femme est convaincue que la manière la plus efficace de venir à bout du virus Ebola est de réagir rapidement. Mais elle sait aussi que les gens veulent avoir la preuve de l'existence du virus et la certitude qu'ils ont des chances de guérir s'ils sont diagnostiqués positifs. « Il faut que les gens appellent le numéro d'assistance téléphonique dès que les symptômes apparaissent. Le spectacle des malades qui succombent est traumatisant. Mais après avoir vu notre voisin s'en sortir, nous sommes dorénavant plus rassurés et beaucoup plus confiants chaque fois qu'un nouveau cas est signalé aux autorités », se réjouit-elle.

 

Plus de 32 000 personnes ont été sensibilisées à Ebola par le biais de tournées porte-à porte effectuées par des volontaires de la Croix-Rouge de RDC.

Les médias locaux ont aussi un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre la maladie. « Les journalistes contribuent dans une très large mesure au mécanisme de riposte contre l'épidémie dans la mesure où ils aident à sensibiliser le public. C'est particulièrement vrai dans le Grand Nord-Kivu, où les habitants comptent sur les médias pour obtenir des informations fiables », explique Yassin, un journaliste local.

Yassin rappelle sans relâche la nécessité de se faire vacciner et informe le public de l'évolution de la situation à Beni. Il diffuse ainsi des bulletins quotidiens sur la maladie et les moyens de s'en prémunir, en envoyant des messages aux membres de ses multiples groupes WhatsApp. Yassin participe à sa manière à l'effort collectif contre Ebola en parlant autour de lui des avantages de la vaccination et en s'efforçant de persuader les derniers irréductibles de l'existence d'une épidémie dans sa ville. Convaincu que les recommandations émises par les médias ont de grandes chances d'être suivies par le public, compte tenu du large crédit dont les journalistes jouissent dans la région, Yassin appelle ses confrères à se joindre à sa cause.

Des sacs mortuaires blancs pour des inhumations sans risque et dans la dignité

Lutter contre la désinformation est essentiel si l'on veut aider la population à accepter les inhumations sans risque et dans la dignité auxquelles procèdent les volontaires de la Croix-Rouge et les services de protection civile locaux. La dépouille d'une personne ayant succombé des suites d'Ebola est hautement contagieuse et ne peut de ce fait être préparée ou enterrée par les membres de la famille. Il est compréhensible que, compte tenu des coutumes locales d'inhumation et face à la douleur de proches pas toujours convaincus qu'Ebola est la vraie raison du décès, ceux-ci soient réfractaires à ce qu'une équipe de professionnels revêtant des combinaisons en caoutchouc jaune et d'énormes lunettes de protection se chargent d'enterrer leur être cher.

 

Des volontaires de la Croix-Rouge, lors d'une formation aux procédures d'inhumation sans risque et dans la dignité à Beni. Les participants apprennent comment enterrer sans risque et dans la dignité les personnes décédées de la maladie à virus Ebola suspectée ou confirmée, tout en respectant les traditions locales. De telles procédures sont essentielles si l'on veut lutter contre la propagation du virus, la dépouille d'une personne ayant succombé des suites d'Ebola étant hautement contagieuse.

Adeline dirige les équipes chargées des inhumations de la Croix-Rouge à Beni. Elle comprend parfaitement la résistance opposée par certaines personnes. Elle explique que, traditionnellement, les corps sont enterrés à mains nues, et que ces gens portant des gants et des vêtements spéciaux bousculent les mentalités. « Pour eux, c'est du jamais vu, et cela va à l'encontre de leurs coutumes et de leurs traditions », explique-t-elle.

Afin d'amener les gens à accepter ces méthodes « modernes », les équipes d'inhumation invitent un membre de la famille à participer à la préparation du corps, en lui demandant d'endosser la combinaison de protection intégrale. Cela leur donne l'occasion d'avoir une certaine proximité avec le défunt, ce qui a son importance dans certaines cultures. « Mais rares sont ceux qui acceptent, précise Adeline. La plupart appréhendent de mettre la combinaison ou craignent d'être contaminés. » Les autres membres de la famille sont autorisés à prendre part aux funérailles et à effectuer les rituels qui leur tiennent à cœur, à condition qu'ils observent une distance de sécurité d'un mètre, afin d'éviter tout risque de contagion.

Les séances de sensibilisation ont aussi été adaptées de sorte à dissiper les malentendus. Les gens n'étaient pas habitués à ce que leurs proches soient placés dans des sacs mortuaires, disparaissant ainsi à leur regard. Il est même des personnes qui prétendent que les sacs ou les cercueils sont enterrés vides ou alors remplis de pierres, et que les corps ou certains organes sont volés pour être vendus. Afin de renforcer la transparence et de mettre fin aux rumeurs, une démonstration intégrale de l'utilisation d'un sac mortuaire est désormais intégrée aux séances de sensibilisation.

 

Début novembre, plus de 150 volontaires de la Croix-Rouge avaient été formés aux procédures d'inhumation sans risque et dans la dignité dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Adeline explique, avec d'autres responsables d'équipes d'inhumation, que tous les volontaires ne sont pas taillés pour ce genre de tâche : « C'est un travail éprouvant tant mentalement que physiquement ; il demande du doigté et un certain cran. Les volontaires qui choisissent d'intégrer une équipe d'inhumation doivent aussi réfléchir aux conséquences d'une telle décision pour leur famille. »

Adeline, elle, a la chance de pouvoir compter sur l'appui de sa famille. « Ils savent que mon rôle est de contribuer à atténuer les souffrances des membres de ma communauté. Lorsque je rentre à la maison après une journée sur le terrain, je prends les précautions qui s'imposent pour ne pas les contaminer. »

Pour Denise, une responsable d'équipe d'inhumation à Mangina, les choses ne sont pas aussi simples. « Tout le monde a peur : nos enfants, nos maris ou encore les femmes des autres volontaires. Ils pensent que nous allons les contaminer lorsque nous rentrons chez nous », explique-t-elle, tout en insistant sur son attachement aux principes de la Croix-Rouge et sur sa volonté de venir en aide aux siens, en dépit des difficultés.

Lutter contre Ebola dans une zone de conflit

Lutter contre une épidémie dans une région en proie à la violence comporte son lot de difficultés. Les déplacements et l'insécurité rendent la recherche des personnes infectées par le virus beaucoup plus difficile, alors que certaines communautés se trouvent dans des zones dites rouges, qui ne sont pas accessibles à toutes les organisations participant à la lutte contre Ebola. Les attaques, les manifestations de résistance et les incidents violents de la part de membres de certaines communautés ont ralenti la riposte et compromis la recherche des personnes potentiellement infectées, entravant en outre leur vaccination ou l'inhumation des victimes.

Il a donc fallu trouver des solutions. Par exemple, dans les parties les plus instables de la région, des équipes de protection civile ont été formées par la Croix-Rouge aux méthodes d'inhumation sans risque et dans la dignité, de manière à ce qu'elles puissent enterrer les personnes ayant succombé à Ebola dans des zones inaccessibles à la Société nationale et aux autres acteurs humanitaires, en raison de l'insécurité.

Le premier choc passé, et une fois que la population eut progressivement admis qu'une flambée d'Ebola avait bel et bien frappé la région, de plus en plus d'habitants ont commencé à collaborer avec les équipes impliquées dans la riposte contre le virus. À l'heure qu'il est, la résistance affichée par les communautés a fléchi et n'est plus le fait que de quelques éléments isolés, rarement des familles directement concernées.

Aujourd'hui, des gens comme Euloge, Deborah, Yassin, Elyzé, Adeline, Paluku, Denise et bien d'autres encore continuent de déployer tous les efforts possibles pour venir à bout de l'épidémie. Leur priorité, sauver des vies : les leurs, celles de leur famille et celles de leur communauté. Un jour, on déclarera la fin de l'épidémie et les équipes responsables de la riposte contre le virus s'en iront. Ces femmes et ces hommes, eux, resteront sur place, avec le souci cette fois de mobiliser leurs forces pour prendre un nouveau départ.

 

Un collègue de Kinshasa signale l'épicentre de l'épidémie d'Ebola situé dans la partie septentrionale du Nord-Kivu.

Derniers chiffres :

• Plus de 32 000 personnes ont été sensibilisées à Ebola par le biais de tournées porte-à porte effectuées par des volontaires de la Croix-Rouge de RDC.
• 360 inhumations sans risque et dans la dignité ont été réalisées par 12 équipes Croix-Rouge dans 9 zones sanitaires des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Les gens sollicitent désormais l'assistance de la Croix-Rouge lorsqu'ils ont un doute sur la cause du décès d'un membre de leur famille.

Photos : Hanna Leskinen, Céline Degen, Paulin Bashengezi et Pedram Yazdi

Lutter contre une épidémie aussi effrayante dans une région en proie à la violence n'est pas une mince affaire.