Soudan du Sud : faits et chiffres mars 2015 - promouvoir les lois qui visent à protéger les civils

Un résumé des activités du CICR au Sud Soudan de mi-décembre 2013, début de la crise, à la fin février 2015. Le thème du mois : promouvoir les lois qui visent à protéger les civils dans les conflits armés.

Alors que la crise au Soudan du Sud entre dans sa deuxième année, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud travaillent sans relâche pour apporter des secours à des centaines de milliers de personnes.

Leurs activités consistent notamment à :

• prendre en charge les blessés par arme en leur prodiguant des soins et en pratiquant des interventions chirurgicales, et fournir du matériel et un appui logistique et technique aux centres de santé locaux
• distribuer des vivres et des articles ménagers de première nécessité, notamment des tentes et des bâches, aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit et la violence armée ;
• assurer un approvisionnement en eau potable et améliorer les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement ; et

• rétablir le contact entre les membres de familles dispersées par le conflit, en aidant notamment les enfants à retrouver leurs proches.

Conformément à sa mission humanitaire strictement neutre, le CICR s'attache principalement ‒ au Soudan du Sud et dans le monde entier ‒ à réduire et prévenir la souffrance des civils pris dans un conflit armé. Le droit international humanitaire (DIH) régit la conduite des hostilités ‒ la manière de faire la guerre ‒ afin de limiter son impact sur les civils et les personnes ne participant plus aux combats qui doivent être respectés et protégés. En tant que gardien du DIH, le CICR rappelle à toutes les parties à un conflit les obligations et responsabilités qui leur incombent en vertu de cette branche du droit. Par le dialogue, des recommandations concrètes, une formation et d'autres mesures, le CICR s'emploie à promouvoir les capacités des parties à un conflit à connaître, respecter et honorer ces règles importantes.

Au Soudan du Sud, le CICR organise régulièrement des séances de formation au DIH, dont les fondements figurent dans les Conventions de Genève, mais font aussi partie intégrante du droit interne du Soudan du Sud.

Par ces initiatives et son action menée avec les parties au conflit pour qu'elles intègrent le DIH dans leur formation et leurs opérations, le CICR cherche à mieux faire connaître et respecter le droit auprès de divers publics, mais en particulier par les porteurs d'armes, les autorités et les chefs communautaires de toutes les parties au conflit.

Depuis le début de la crise en décembre 2013, le CICR a organisé des séances de formation et de diffusion du DIH à quelque 2 100 membres des forces armées, des groupes armés et autres porteurs d'armes (commandants de haut rang et troupes de première ligne sur le terrain).

Le CICR entretient un dialogue confidentiel avec toutes les parties au conflit au Soudan du Sud, et leur rappelle constamment l'obligation qui leur incombe en vertu du droit de respecter et de protéger tous les civils et les personnes qui ne prennent plus part aux hostilités, dont les blessés et les malades, et les personnes privées de liberté ou détenues en relation avec le conflit. En vertu du DIH, les travailleurs humanitaires et le personnel médical doivent être respectés et protégés, ainsi que leurs moyens de transport et structures, et ils doivent pouvoir mener à bien leurs tâches en toute sécurité.

Si le CICR recueille des allégations de violations du droit, il en fait directement et confidentiellement part à la partie concernée et peut également lui apporter assistance pour éviter que ces violations ne se reproduisent.

Au Soudan du Sud, le CICR continue de répondre aux besoins des personnes touchées par le conflit et le déplacement. L'institution adapte constamment ses capacités logistiques pour fournir des vivres et des articles essentiels afin de répondre aussi rapidement que possible aux immenses besoins de la population sud-soudanaise.

Le CICR travaille en partenariat avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud. Son action est complétée par les activités que déploient la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et plusieurs Sociétés nationales partenaires.

Depuis le début de la crise actuelle en décembre 2013, le CICR a conduit des activités diverses :

Dans le domaine de la santé, il a :

• pratiqué plus de 4 500 interventions chirurgicales dans 15 centres de santé locaux ;
• permis à quelque 2 400 personnes handicapées de bénéficier de services de réadaptation physique dans les trois centres gérés ou soutenus par le CICR ;
• fourni du matériel médical à 51 postes de premiers secours et autres centres de santé.

Les équipes de la Croix-Rouge du Soudan du Sud ont contribué à ces activités en bandant les blessures de nombreux patients (plus de 15 000 pansements).

Pour venir en aide aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, a :

• distribué près de 980 000 rations alimentaires pour un mois dans les zones les plus touchées du pays, dans le cadre d'une aide régulière qui a bénéficié à plus de 150 000 personnes ;
• distribué des articles ménagers essentiels à plus de 500 000 personnes dans tout le pays et aidé plusieurs fois 115 000 d'entre eux ;
• assuré un approvisionnement en eau potable à quelque 290 000 personnes déplacées et membres de communautés d'accueil, en remettant en état les systèmes d'approvisionnement en eau (tels que les pompes manuelles et les bassins de rétention) dans les zones touchées par le conflit dans les États du Jonglei, du Haut-Nil et de l'Unité, ainsi que dans les États de l'Équatoria central, de l'Équatoria oriental, du Bahr el Ghazal occidental, et du Bahr el Ghazal septentrional ;
• lancé divers nouveaux projets d'approvisionnement en eau potable desservant jusqu'à 70 000 personnes vivant dans les zones les plus touchées. Parallèlement à la construction d'installations d'assainissement pour quelque 20 000 personnes à Mingkaman et dans le comté de Fashoda, à l'installation d'un système d'urgence de traitement de l'eau permettant d'approvisionner jusqu'à 120 000 personnes en eau potable à Torit, Lul et Kodok, et à la construction future de latrines supplémentaires à Kodok pour quelque 3 500 personnes, les nouveaux projets s'attachent à réduire les risques d'épidémie de maladies d'origine hydrique (comme le choléra) avant la prochaine saison des pluies.

Pour aider les communautés à se prendre en charge et notamment pour répondre aux futures situations d'urgence, le CICR a :

• fourni à plus de 380 000 personnes des semences – et à la majorité d'entre elles également des outils – pour leur propre production, et à plus de 170 000 personnes des kits de pêche afin d'améliorer leur sécurité alimentaire ;
• vacciné plus de 510 000 têtes de bétail et soigné quelque 65 000 bêtes au profit de plus de 220 000 personnes dans différentes régions des États du Bahr el Ghazal septentrional, des Lacs, du Haut-Nil, de l'Unité et de l'Équatoria central ;
• dispensé des formations à environ 191 agents communautaires de santé animale et doté 106 d'entre eux de kits contenant des médicaments et des outils de travail.

À l'occasion de ses visites des lieux de détention, le CICR a aidé les autorités pénitentiaires à appliquer les normes internationales et à faire face aux situations d'urgence.
Il a en particulier :

• visité près de 6 400 personnes privées de liberté dans divers lieux de détention ;
• entrepris des travaux de rénovation dans les prisons de Juba, Aweil et Wau qui amélioreront les conditions de détention d'un millier de personnes privées de liberté.

Pour aider à rétablir le contact entre des membres de familles dispersées à cause des violences, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud ont :

• permis de passer plus de 16 300 appels téléphoniques entre proches et transféré quelque 1 200 message Croix-Rouge contenant des nouvelles familiales ;
• enregistré 108 enfants non accompagnés se trouvant sur le territoire du Soudan du Sud ;
• réuni 53 enfants et personnes vulnérables avec leurs familles.

Pour faire mieux connaître et respecter le droit international humanitaire (DIH), le CICR a :

• dispensé des séances de formation et de sensibilisation au DIH à près de 2 100 membres des forces armées, membres de groupes armés et autres porteurs d'armes.

Comité international de la Croix-Rouge
Délégation au Soudan du Sud
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Pawel Krzysiek