Protéger les soins de santé ensemble
Trop de vies humaines sont emportées alors qu'elles auraient pu être sauvées.
Les conséquences de la violence contre les personnels de santé sont beaucoup plus graves que la somme des incidents isolés. C'est ce qu'indique un rapport du CICR sur les incidents violents touchant les soins de santé. Si des structures médicales ferment à cause de la violence qui cible le personnel, c'est tout le système de santé d'un pays qui s'effondre au moment où il devient indispensable. Et la population continue d'en pâtir une fois le conflit terminé.
Les personnels de santé doivent pouvoir fournir librement une assistance adéquate. Différentes mesures doivent être prises – préventives et préparatoires – pour faire face aux menaces. C'est l'unique moyen de bâtir des systèmes de santé résistants et viables.
En rassemblant des personnes d'horizons différents, le projet « Les soins de santé en danger » a lancé une dynamique en faveur de la protection des personnels de santé et des structures médicales dans les conflits armés et autres situations d'urgence.
En décembre dernier, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 69/132, proposée par l'Initiative « politique étrangère et santé mondiale ». La résolution, qui constitue une avancée dans la protection des personnels de santé et des structures médicales, « [c]ondamne fermement toutes les attaques visant des membres du personnel soignant et autres professionnels de la santé, leurs moyens de transport et leur matériel, ainsi que des hôpitaux et autres établissements de santé et déplore les répercussions durables de ces attaques sur les populations et les systèmes de santé des pays concernés ».
L'Assemblée générale a adopté trois autres résolutions qui appellent les États à prévenir et à arrêter la violence contre les personnels de santé et à « respecter l'intégrité du personnel soignant et des autres professionnels de la santé qui accomplissent leurs tâches dans le respect des dispositions de leurs codes de déontologie et conformément à leurs compétences ».
Nous disposons d'importants outils et recommandations au niveau international pour renforcer les objectifs du projet. Le moment est venu de les utiliser. Il faut par exemple élaborer des lois nationales conformes aux directives figurant dans le rapport sur les cadres normatifs nationaux pour la protection des soins de santé (disponible en Français à partir de Septembre 2015), afin de mettre en œuvre des mesures qui pourraient sauver des vies et rendre les soins de santé plus sûrs.
Unissons-nous pour protéger les personnels de santé et les structures médicales dans le monde !
Mr Bassirou Sene, Représentant permanent de la République du Sénégal auprès de l'Office des Nations Unies à Genève
L'Initiative « politique étrangère et santé mondiale », lancée dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU en 2006, est présidée depuis janvier 2015 par le Sénégal. Elle réunit l'Afrique du Sud, le Brésil, la France, l'Indonésie, la Norvège, le Sénégal et la Thaïlande et vise à faire de la santé une composante essentielle de la politique étrangère et du développement.
Les soins de santé en danger : bulletin d'information, janvier-juin 2015