Yémen : de meilleurs moyens de subsistance grâce aux abeilles
Produit artisanalement dans l'est et le sud du Yémen, le miel de jujubier est une denrée précieuse : on le considère comme le miel le plus cher au monde. Pour les apiculteurs, c'est un mode de vie mais aussi la principale source de revenus de milliers de personnes.
« En 2014, des centaines de familles ont été déplacées à la suite du conflit et des violences qui ont éclaté dans plusieurs régions du sud du Yémen. Ces familles vivaient de l'apiculture ; c'était tout ce qu'elles savaient faire. Elles ont alors tout perdu », raconte Jado Batila, qui coordonne les projets de sécurité économique du CICR au Yémen.
Khaled Ahmad Mohamad, 35 ans, est agriculteur à Thawba, dans le gouvernorat d'Aden. Il a appris qu'assurer le bien-être de l'essaim ne suffit pas pour produire du miel : « J'avais des ruches, mais malheureusement toutes les abeilles sont mortes parce que je manquais de connaissances et de moyens. Grâce à la formation en apiculture offerte par la Croix-Rouge et aux nouvelles ruches que nous avons reçues, je vais pouvoir mieux collecter le miel et augmenter ma production. Je suis très reconnaissant à l'organisation de me donner cette possibilité d'améliorer les revenus de ma famille. »
© ICRC / CC BY-NC-ND/ICRC/B. Lamon
Le CICR mène un projet générateur de revenus en faveur de familles d'apiculteurs déplacées dans le gouvernorat d'Al-Dhale. Les cours sont assurés par Sabet Mahdi (55 ans), un spécialiste en apiculture originaire du village de Redfan Habilein Al-Malha. Selon lui, la formation devrait « permettre aux bénéficiaires de collecter jusqu'à 150 kg de miel par an ».
Améliorer les techniques traditionnelles
Amjad Sabel Ahmad (21 ans), un apiculteur en formation provenant d'Al-Radu dans le gouvernorat d'Abyan, nourrit de grandes ambitions : « C'est la première fois qu'on m'explique comment bien prendre soin de mes abeilles. J'ai vraiment hâte de commencer cette nouvelle activité pour aider ma famille à gagner de l'argent. J'espère augmenter ma production et devenir l'un des principaux apiculteurs au Yémen, si Dieu le veut. »
« En tant qu'organisation humanitaire présente de longue date au Yémen, nous cherchons à soutenir les populations directement touchées par la violence armée au moyen de programmes de sécurité économique à forte valeur ajoutée qui permettent d'obtenir des résultats rapides », explique Bertrand Lamon, chef de la sous-délégation du CICR à Aden. « En encourageant les populations vulnérables à exercer des activités traditionnelles génératrices de revenus, non seulement nous contribuons à préserver leurs moyens de subsistance, mais nous les aidons à développer le talent qui leur est propre : produire du miel de grande qualité. »
Outre les séances de formation portant sur l'amélioration des techniques apicoles, la production de miel et la lutte contre les maladies, le projet prévoit la distribution de matériel tel que des ruches à supports en fer, des colonies d'abeilles, du sucre, des enfumoirs, des rayons, des extracteurs de miel et des vêtements de protection. Environ 310 apiculteurs sélectionnés vivant dans neuf villages de la vallée d'Al-Radu (gouvernorat d'Al-Dhale) ont reçu de tels articles.
