Communiqué de presse

Yémen : le CICR demande que les secours médicaux puissent être acheminés sans entrave

Sanaa / Genève – Le CICR a lancé mardi un appel pour que soient levés au plus vite les obstacles à l'acheminement au Yémen de secours médicaux vitaux pour soigner les blessés après une semaine de violents affrontements et de frappes aériennes.

Une cargaison de médicaments et de matériel médical du CICR permettant de soigner 700 à 1 000 personnes aurait dû arriver par avion mardi pour être distribuée aux hôpitaux du pays, qui commencent à manquer de moyens pour prendre en charge les blessés de guerre.

Jusqu'à présent, les efforts déployés pour négocier l'arrivée en toute sécurité de l'avion n'ont pas abouti.

« Il y a des blessés dans tout le pays. Il y a eu des frappes aériennes dans le nord, l'ouest et le sud du pays, ainsi que des affrontements entre groupes armés yéménites dans le centre et le sud, qui mettent à rude épreuve des services médicaux déjà affaiblis », a déclaré Cédric Schweizer, qui chapeaute une équipe de 300 collaborateurs du CICR au Yémen.

Sanaa, 29 mars 2015. March 2015. Une équipe du CICR rencontre des personnes dont les maisons ont été endommagées ou détruites lors d'une attaque aérienne. CC BY-NC-ND / ICRC / S. Ammane / v-p-ye-e-01089

« Pour que les blessés puissent recevoir les soins dont ils ont besoin, il est essentiel que nous puissions acheminer au plus vite les médicaments et les kits chirurgicaux nécessaires », a-t-il ajouté.

Une équipe chirurgicale du CICR devrait arriver prochainement dans la ville d'Aden (sud du pays), où l'on déplore le plus grand nombre de blessés.

Le CICR demande que les travailleurs humanitaires puissent faire leur travail en toute sécurité, après la mort lundi d'un volontaire du Croissant-Rouge du Yémen, Omar Ali Hassam, tué dans le gouvernorat d'Al-Dhale (sud) alors qu'il était en train d'évacuer des personnes blessées.

Le CICR s'est également déclaré préoccupé par le nombre élevé de victimes civiles. Il a rappelé que toutes les parties engagées dans le conflit armé doivent respecter le droit international humanitaire, qui protège ceux qui ne participent pas aux hostilités, et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour épargner la population civile et les biens de caractère civil.

Le droit international humanitaire interdit de lancer des attaques pouvant causer des pertes en vies humaines dans la population civile ou des dommages aux biens civils qui seraient disproportionnés par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu.

Ces six dernières nuits de frappes aériennes et de violents combats au sol viennent s'ajouter à des années de conflit, de sécheresse et d'insécurité qui ont accablé la population, dont une grande partie peine à obtenir des soins de base ou à se procurer des vivres et de l'eau.

Le CICR possède des bureaux à Sanaa, Saada, Aden et Taïz, qui poursuivent leurs activités humanitaires.

Apporter une assistance médicale au plus vite

Dans les gouvernorats du sud, le CICR a renforcé son soutien aux hôpitaux afin d'aider les structures du ministère de la Santé à faire face à l'afflux de personnes blessées dans les affrontements et les combats de rue.

Sanaa, 29 mars 2015. March 2015. Une équipe du CICR rencontre des personnes dont les maisons ont été endommagées ou détruites lors d'une attaque aérienne. [CC BY-NC-ND / ICRC / S. Ammane / v-p-ye-e-01090]

Il a ainsi contribué à la réouverture de l'hôpital du 22 mai, à Aden, et lui a fourni un kit contenant des médicaments et du matériel médical pour soigner 50 à 70 blessés de guerre. Des tentes de triage ont été installées à l'hôpital Al-Joumhouria, l'un des principaux centres de soins d'Aden, qui permettront d'accélérer les procédures d'évaluation de l'état de santé des patients et de les orienter vers les services adéquats. Dans les gouvernorats voisins de Taïz, de Lahj et d'Al-Dhale, des centres médicaux ont également reçu un soutien du CICR. Les efforts se poursuivent par ailleurs pour assurer l'approvisionnement en eau potable des hôpitaux de la région.

À Saada, la situation demeure très tendue, les frappes aériennes ayant continué dans ce gouvernorat du nord du pays. Le CICR a fourni des médicaments à l'hôpital Al-Munabeh et à l'hôpital Al-Joumhouria, qui a fait face à un flux constant de blessés de guerre. Il a également aidé à réparer le groupe électrogène du second établissement.

Dans la capitale Sanaa, les frappes aériennes se sont poursuivies, mettant sous pression les services médicaux de la ville. En réponse aux attentats perpétrés le 20 mars dernier contre les mosquées Al-Hachouch et Badr, qui ont fait au moins 140 morts et 340 blessés, le CICR a fourni deux kits complets pour blessés de guerre ainsi que d'autres secours médicaux aux trois hôpitaux ayant pris en charge la plupart des victimes.

Informations complémentaires :

Marie Claire Feghali, CICR Sanaa, tél. : +967 73 607 19 67 ou +967 71 194 4343
Sitara Jabeen, CICR Genève, tél. : +41 22 730 24 78 ou +41 79 536 92 31