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Burundi : Marie-Rose, jeune étudiante, retrouve sa mobilité

Marie-Rose est étudiante en droit à l'Université du Burundi. Depuis le début de l'année elle est très heureuse de pouvoir marcher grâce à la prothèse que lui a fourni l'Institut Saint-Kizito (ISK), soutenu depuis 2010 par le CICR.

Marie-Rose se souvient avec douleur de ce qui lui est arrivé : « En 2010, ma jambe droite a dû être amputée à cause d'une maladie. Depuis, j'ai marché à l'aide de lourdes béquilles en bois car je n'avais pas les moyens de m'offrir une prothèse ». Pendant six ans, Marie-Rose se déplaçait avec ses cannes incommodantes qui abimaient ses habits et l'obligeaient à avancer en sautillant. « J'ai dû résider à l'université dès que possible pour ne pas avoir à utiliser les transports publics. Ma mobilité était très limitée. »

Un jour un ami lui parle de l'ISK et du soutien que le CICR apporte à cet institut pour les personnes handicapées et démunies. Marie-Rose prend contact avec l'ISK, et peu de temps après, en janvier 2017, le CICR finance sa prothèse ainsi que sa rééducation.

Marie-Rose n'a pas reçu sa prothèse dès le premier rendez-vous. « Il a fallu prendre les mesures, poser un plâtre à la jambe gauche pour former la prothèse de la jambe droite », raconte-t-elle.


Alice travaille sur une prothèse avec ses collègues de l'ISK. CC BY-NC-ND / CICR / Vanessa Sharp

Son orthoprothésiste, Alice, n'a que 26 ans. Elle est la seule femme orthoprothésiste du Burundi. Le CICR a financé les études universitaires d'Alice pendant 3 ans à Moshi, en Tanzanie. Depuis son retour en 2016, elle est la technicienne de choix des femmes qui se sentent souvent plus à l'aise avec elle lors des prises de mesure et des ajustages de prothèses.

Alice a pris Marie-Rose sous son aile et elles sont maintenant devenues amies. « Le soutien d'Alice pendant le processus de fabrication de ma prothèse a été très important. Alice est devenue comme une sœur pour moi. », témoigne Marie-Rose.

Applaudir des deux mains

Au mois de juin Marie-Rose a enfin reçu sa prothèse définitive et elle a déjà observé des changements : « Avec cette prothèse, je ne vois plus le vide de ma jambe manquante quand je suis assise et cela me plait beaucoup. » Marie-Rose est membre d'une chorale et elle raconte que sans ses lourdes béquilles, elle peut désormais se tenir debout, chanter et surtout applaudir des deux mains pendant la messe.

En quittant l'ISK pour la dernière fois en juin, elle dit se sentir enfin complète, et que sa première visite sera chez sa mère qui attend également depuis 6 ans que sa fille retrouve sa jambe.

Grâce à sa prothèse, Térence peut continuer à travailler comme policier

Térence lors de la livraison définitive de sa prothèse à l'ISK. CC BY-NC-ND / CICR / Vanessa Sharp

 

Térence a perdu sa jambe droite dans l'exercice de ses fonctions de policier en 2001. En 2002, il a été équipé d'une prothèse qu'il a utilisée jusqu'en 2017. Au moment où il a fallu la remplacer, Térence s'est adressé à l'ISK soutenu par le CICR.  Il est reconnaissant au CICR qui continue de soutenir les policiers ayant besoin de tels services.

En 2010, l'ISK et le CICR ont conclu un partenariat pour assister les personnes en situation de handicap physique. Grâce à une réorganisation et au renforcement des compétences des équipes techniques de soins prosthétiques et orthopédiques existantes, l'ISK a développé la qualité de ses services, ainsi que l'accès aux soins pour les patients externes.

En 2017, 32 patients de l'ISK financés par le CICR ont déjà reçu leur prothèse finale. Le CICR finance une cinquante de patients (démunis, policiers ou détenus) par année.

 

Dévouvrez aussi l'histoire de Marie-Rose en images.

Découvrez l'Institut Saint Kizito en vidéo et rencontrez Alice, Marie-Rose et Térence.