Genève/Bogota (CICR) – La population colombienne subit quotidiennement les conséquences humanitaires du conflit et d'autres situations de violence, selon les déclarations faites aujourd'hui par la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Colombie, à l'occasion de la présentation de son Rapport 2014 sur la situation humanitaire dans le pays. L'an dernier, l'institution a enregistré 875 cas de violations présumées du droit international humanitaire, en plus d'autres délits commis à l'encontre de la population.
« Les menaces, les disparitions, la présence d'engins explosifs et la violence sexuelle continuent à faire sentir leurs effets sur la population », a relevé Christoph Harnisch, chef de la délégation du CICR en Colombie. « Nous restons aux côtés des personnes qui subissent les conséquences du conflit armé et d'autres situations de violence en Colombie, et nous nous efforçons de les aider à améliorer leur quotidien et à aller de l'avant ».
Le CICR a aussi indiqué que le droit international humanitaire continuerait à prévaloir après la signature attendue d'un accord de paix portant sur les obligations des parties à fournir des informations concernant les personnes disparues, de même que sur les conditions de vie des personnes détenues dans le cadre du conflit, notamment de leur accès aux soins de santé et de leur possibilité de rester en contact avec leur famille. Le CICR a cependant reconnu que certaines problématiques humanitaires comme les disparitions de personnes et la contamination par les armes persisteraient, même si un tel accord était signé.
En 2014, plus de 230 000 personnes vivant dans des régions touchées par le conflit ou d'autres situations de violence ont bénéficié de l'action humanitaire du CICR. Parmi elles, 13 000 déplacés ont reçu des vivres, des articles ménagers et des kits d'hygiène, tandis que plus de 19 000 habitants de zones exposées à la violence ont pu rétablir leurs sources de revenus et leurs moyens de subsistance grâce à 32 actions d'aide à la production. Le CICR a aussi facilité le transfert en lieu sûr de 655 personnes dont la vie était menacée, et soutenu les démarches de 220 familles à la recherche de proches disparus.
Pendant la même année, les délégués du CICR ont visité 81 000 personnes privées de liberté – soit 72 % de l'ensemble des personnes détenues dans le pays. Lors de ces visites, ils se sont employés à observer les conditions de vie de ces dernières, faisant ensuite des recommandations aux autorités pour qu'elles remédient aux éventuels problèmes constatés.
« Il est essentiel que le processus de paix engagé entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC permette d'aboutir à une amélioration de la situation humanitaire qui prévaut dans le pays, a précisé M. Harnisch. Nous espérons que l'action humanitaire que nous menons contribuera encore davantage à renforcer ce processus, et nous remercions les parties en présence de la confiance qu'elles témoignent à notre institution », a conclu le chef de la délégation.
En 2014 toujours, les conséquences humanitaires de la violence faisant rage dans certains centres urbains ont continué à se faire sentir, tout particulièrement dans les trois villes de Buenaventura, Tumaco et Medellin.
Présent en Colombie depuis plus de 40 ans, le CICR s'attache à atténuer les souffrances des personnes touchées par le conflit et d'autres situations de violence.
L'intégralité du rapport (en espagnol) et les vidéos qui s'y rapportent peuvent être consultées ici.
Informations complémentaires :
Patricia Rey, CICR Bogota, tél. : +57 311 491 07 89, twitter : @PReyICRC
Sandra Milena Rodríguez Rojas, CICR Bogota, tél : +57 311 491 07 75
Alexis Heeb, CICR Genève, tél. : +41 79 218 76 10, twitter : @AHeebICRC