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Conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine : le CICR poursuit ses opérations d’assistance

Le conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine touche des millions de personnes. Récemment, l’intensification des opérations militaires et la destruction du barrage de Nova Kakhovka ont engendré de nouvelles menaces, en particulier pour les communautés de part et d’autre de la ligne de front.

Le présent article expose les principales opérations menées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour répondre aux besoins des communautés touchées par le conflit armé international du 1er janvier à la fin de mai 2023. Il contient des informations sur les opérations que nous avons entreprises face aux inondations survenues à la suite de la destruction du barrage de Nova Kakhovka. Pour en savoir plus sur nos activités de protection et d'assistance en Ukraine, téléchargez notre fiche Facts and Figures (en anglais).

Destruction du barrage et interventions humanitaires

Les souffrances infligées aux civils par les inondations survenues à la suite de la destruction du barrage de Nova Kakhovka viennent s'ajouter à 15 mois de bombardements intenses et d'hostilités militaires. Sur chaque rive, des dizaines de milliers de personnes sont directement ou indirectement touchées.


Depuis le premier jour, les équipes du CICR travaillent main dans la main avec les autorités et les acteurs locaux pour faire face aux nouveaux besoins, en insistant tout particulièrement sur l'accès à l'eau potable et les dangers des mines.

Quelques heures après la rupture du barrage, le CICR a distribué des vivres et des fournitures médicales aux premiers intervenants, notamment à la Société de la Croix-Rouge d'Ukraine et aux services ukrainiens d'intervention d'urgence. Il a également installé des panneaux visant à signaler les zones contaminées par des mines, les munitions non explosées et les restes de guerre susceptibles d'avoir été emportés par les eaux.

Aujourd'hui, notre objectif est d'assurer un accès à l'eau potable aux habitants de Kherson et des alentours. Immédiatement après le drame, les équipes du CICR ont distribué des solutions chlorées et fourni des pompes à eau et des réservoirs de grande capacité à la compagnie des eaux de Kherson pour l'aider à protéger ses infrastructures essentielles d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées. Le CICR a également acheminé des réservoirs pouvant contenir plus de 200 mètres cubes d'eau propre dans la ville de Marhanets et quatre villages voisins. Au total, 4500 bidons ont été distribués aux habitants pour leur permettre de transporter de l'eau potable.

Le CICR se tient prêt à déployer des interventions sur chaque rive et il a réitéré sa proposition de fournir une aide d'urgence, en particulier dans les régions où il n'a actuellement pas accès, notamment parce qu'il n'a pas obtenu les autorisations nécessaires pour y acheminer des secours.

Ariane Bauer, directrice régionale du CICR pour l'Europe et l'Asie centrale

Ces interventions humanitaires ne pourraient avoir lieu sans la contribution de partenaires comme la Société de la Croix-Rouge d'Ukraine, dont la mission est d'intervenir en première ligne face à de telles catastrophes. Cette mission, qu'elle accomplit avec courage, consiste notamment à évacuer des centaines de civils, en s'exposant parfois à de grands risques et dans des endroits difficiles d'accès.

Le CICR était déjà présent dans cette zone avant la rupture du barrage. Depuis le début de l'année, nous avons distribué des fournitures médicales aux hôpitaux, fourni des trousses de premiers secours et dispensé des formations aux premiers intervenants, donné du matériel de réparation aux prestataires de services, distribué des colis de vivres et d'articles d'hygiène aux sections locales de la Société de la Croix-Rouge d'Ukraine et distribué de la documentation sur la sensibilisation aux mines aux services ukrainiens d'intervention d'urgence.

CICR

« Des mines ont été emportées par le déluge »

Le CICR surveille la situation du barrage de Nova Kakhovka depuis des mois, du fait que des opérations militaires ont lieu dans la zone. Il a été rappelé aux autorités russes et ukrainiennes que le droit international humanitaire (DIH) confère une protection aux infrastructures essentielles à la survie de la population civile.

« Des mines ont été emportées par le déluge. Il faut cartographier les inondations et tenter de déterminer les endroits où les mines pourraient s'échouer. C'est ce que fait le CICR en collaboration avec les autorités locales et des experts », explique Erik Tollefsen, chef de l'Unité contamination par les armes du CICR.

Nos équipes collaborent étroitement avec les autorités locales et les services d'urgence pour faire connaître les dangers des mines et encourager les comportements sûrs.

Nous nous concentrons sur les zones les plus contaminées par les armes (Kherson, Kharkiv, Mykolaïv et Donetsk) et les populations particulièrement à risque, notamment les ouvriers sur les chantiers de réparation des infrastructures essentielles, les forestiers et les enfants.

Depuis le début de 2023, nous avons distribué 30 000 panneaux de signalisation et 50 000 affiches et dépliants visant à sensibiliser la population aux mines. Plus de 10 000 personnes ont participé à des séances de formation sur les risques liés aux restes de guerre et aux comportements sûrs.

Le point sur la situation des prisonniers de guerre

Depuis février 2022, le CICR a visité plus de 1500 prisonniers de guerre en Ukraine et en Russie. L'accès à tous les prisonniers de guerre et internés civils demeure une priorité essentielle pour l'institution.

L'Agence centrale de recherches du CICR recueille des informations sur les prisonniers de guerre de Fédération de Russie et d'Ukraine. Ces informations ont permis à 5500 familles de recevoir des messages de leurs proches disparus.

Plus précisément, nous avons facilité l'échange de 2500 messages personnels entre des prisonniers de guerre et leurs proches, en collaboration avec des partenaires du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Nous collectons les messages auprès des prisonniers et nous les remettons directement à leurs proches lorsque cela est possible, puis nous procédons de même en sens inverse. Le soulagement procuré aux familles est immense.

Lorsque nous pouvons conduire nos visites, nous examinons les conditions de détention et nous transmettons aux détenus des nouvelles de leurs proches. Nous distribuons également parfois des livres, des vêtements, des couvertures, des articles d'hygiène et des objets personnels, comme des lunettes.


Nous savons que les détenus ont énormément d'autres besoins et que les attentes sont énormes. Nos équipes œuvrent sans relâche pour obtenir l'accès à tous les prisonniers de guerre et détenus civils.

Tetiana Oliinyk/CICR

Nourriture, eau, articles essentiels et soins de santé

Le CICR distribue des articles essentiels et fournit une assistance aux communautés à proximité de la ligne de front, qui ont été particulièrement touchées par les hostilités militaires.

Nous soutenons les services régionaux des eaux de Mykolaïv, Izioum, Krementchouk, Novovorontsovka, Kherson, Zaporijia, Donetsk et Lougansk en leur fournissant des produits chimiques pour le traitement de l'eau, du matériel et un appui technique. Cette collaboration nous a permis d'acheminer de l'eau potable à plus de 1,9 million de personnes depuis le début de 2023.


En 2022 et 2023, le CICR a également fourni une assistance financière à hauteur de 6,4 milliards d'UAH (160 millions de CHF) à plus de 346 000 personnes particulièrement vulnérables, en partenariat avec le ministère de la Politique sociale. Cette assistance visait à aider les personnes à pourvoir à leurs besoins essentiels.

En outre, nous distribuons chaque mois près de 250 000 colis de vivres et d'articles d'hygiène aux communautés locales, aux établissements d'enseignement et aux hôpitaux.

Les activités suivantes ont été menées dans le cadre du soutien que nous fournissons aux établissements de santé :

  • Plus de 7000 blessés de guerre ont été pris en charge dans un des hôpitaux recevant un soutien mensuel du CICR dans le domaine de la chirurgie de guerre. Les hôpitaux qui bénéficient d'un tel soutien sont de plus en plus nombreux.
  • 15 kits pour blessés de guerre et 350 kits de fournitures expressément sollicitées ont été donnés à des hôpitaux de première ligne/spécialisés et à des établissements de soins de santé.
  • 180 physiothérapeutes ont été formés à la prise en charge des patients amputés de membres inférieurs. Des formations similaires sont régulièrement organisées à l'intention des médecins.
  • 39 établissements de soins de santé primaires à Donetsk et Lougansk ont bénéficié d'un appui pour pouvoir continuer à assurer des services de soins de santé.
  • Plus de 5700 personnes ont bénéficié de soins de santé mentale et d'un soutien psychosocial dans le cadre de collaborations du CICR, notamment avec le siège de la coordination pour le traitement des prisonniers de guerre et des équipes de recherche et de sauvetage.

 

Faits et Chiffres opérations du CICR en Ukraine premier semestre 2023 (en anglais)

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