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Guinée : rénover les prisons pour améliorer le quotidien des détenus

Les équipes du CICR mettent à profit leurs visites régulières aux détenus pour évaluer leurs conditions de détention et s'emploient, en collaboration avec les autorités, à les améliorer. En Guinée par exemple, le CICR a effectué des travaux dans les prisons civiles de Dubréka et Fria, améliorant sensiblement le quotidien des détenus.

Un local réservé aux femmes

L'entrée du nouveau local pour les femmes détenues.

Prison civile de Dubréka, Guinée, juillet 2015. L'entrée du nouveau local pour les femmes détenues. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

À la prison civile de Dubréka, il n'y avait pas de cellule pour femmes. Les détenues passaient la journée dans la cour et la nuit dans la cuisine de la prison. En collaboration avec les autorités, le CICR a donc aménagé un espace qui leur est réservé. « Avant, nous dormions dans la suie et la cendre, alors imaginez notre joie d'avoir maintenant un local à nous, propre et aéré ! », se réjouit une détenue. Une amélioration dont se félicitent également les autorités pénitentiaires, à commencer par le régisseur de la prison. « Depuis que ce local a été construit, j'ai l'esprit tranquille, explique-t-il. Les femmes détenues sont désormais protégées contre les risques de violences. »

Un meilleur accès aux soins pour les détenus

La rénovation de l'infirmerie permet aux détenus d'être soignés avec dignité.

Prison civile de Dubréka, Guinée, juillet 2015. La rénovation de l'infirmerie permet aux détenus d'être soignés avec dignité. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

L'accès aux soins de santé dans les lieux de détention est une préoccupation majeure du CICR. À la prison civile de Fria, il n'y avait pas d'infirmerie. Les malades étaient reçus dans la cellule pour femmes, en présence de celles-ci. Le CICR a donc aménagé un local dédié aux soins, plus sûr et respectueux de l'intimité des détenus. « Nous n'avions pas de salle de consultation ni d'infirmerie où recevoir les malades bénins. Ce nouveau local nous permet de travailler dans de meilleures conditions », témoigne l'agent de santé de la prison.

À la prison civile de Dubréka, les détenus étaient examinés dans leurs cellules ou parfois dans le bureau du régisseur pour plus d'intimité. Depuis que le CICR a rénové une salle pour en faire une infirmerie, les détenus peuvent être soignés et suivis dans le respect de leur dignité. « Cette infirmerie permet aux agents de santé de la prison de travailler dans de meilleures conditions et facilite aussi l'accès des détenus aux soins », explique le docteur Popol Lobo-Biduaya, responsable du programme du CICR dédié aux soins de santé dans les lieux de détention.

Travaux d'assainissement et accès à l'eau potable

L'hygiène s'est améliorée avec la construction de nouvelles toilettes.

Prison civile de Dubréka, Guinée, juillet 2015. L'hygiène s'est améliorée avec la construction de nouvelles toilettes. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

À la prison de Dubréka, les latrines extérieures étaient en très mauvais état et les eaux usées s'écoulaient à ciel ouvert. Grâce au bloc sanitaire doté de deux cabines construit en remplacement par le CICR, les conditions de vie des détenus se sont améliorées. « Fini, les latrines délabrées et nauséabondes ! Et on n'est plus indisposés par les mauvaises odeurs quand on sort prendre l'air dans la cour », confie un détenu.

Ouvertures sécurisées réalisées par le CICR afin d’aérer les cellules.

Prison civile de Fria, Guinée, juillet 2015. Ouvertures sécurisées réalisées par le CICR afin d'aérer les cellules. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

À la prison de Fria, la chaleur était étouffante dans certaines cellules. Le CICR y a aménagé des ouvertures sécurisées pour qu'elles soient mieux ventilées et que la lumière du jour puisse y entrer, améliorant ainsi le bien-être physique et psychologique des détenus. « Nous remercions le CICR car maintenant on respire mieux, on transpire moins et, pendant la journée, on n'est plus plongés dans l'obscurité », se réjouit l'un d'eux.

Le CICR a réparé le toit afin quel les détenus soient à l’abri des pluies.

Prison civile de Fria, Guinée, juillet 2015. Le CICR a réparé le toit afin quel les détenus soient à l'abri des pluies. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

Le CICR a également remis en état le toit de la prison, qui avait été endommagé lors d'une manifestation populaire. Désormais, les détenus sont à l'abri des infiltrations d'eau pendant la saison des pluies.

Ce forage équipé d’une pompe à pédale améliore l’accès à l’eau potable dans la prison.

Prison civile de Fria, Guinée, juillet 2015. Ce forage équipé d'une pompe à pédale améliore l'accès à l'eau potable dans la prison. CC BY-NC-ND / CICR / D. Fofana

Enfin, toujours à la prison de Fria, le CICR a installé un forage équipé d'une pompe à pédale et construit un bassin pour le stockage de l'eau. Loin de profiter aux seuls détenus, cet ouvrage garantit aussi aux riverains un accès à l'eau potable.

En Guinée, de janvier à septembre 2015, le CICR a

  • effectué 76 visites dans des lieux de détention permanents et 13 visites dans des lieux de détention transitoires ;
  • collecté auprès de détenus 99 messages Croix-Rouge destinés à leurs proches ;
  • pris en charge les frais médicaux de 11 détenus particulièrement vulnérables ;
  • soigné 84 détenus atteints de malnutrition sévère et 1 391 détenus atteints de malnutrition modérée ;
  • traité 618 détenus atteints de béribéri, une maladie potentiellement mortelle due à une carence en vitamine B1.