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Irak : la reprise du petit commerce à Mossoul

Petit à petit, les habitants de la vieille ville de Mossoul redonnent vie aux rues de leur quartier. Pour les aider à reprendre les activités qu’ils menaient avant la guerre, le CICR soutient les propriétaires de petites et moyennes entreprises. Certains de ces établissements viennent d’être créés, d’autres ont repris leurs activités comme avant et d’autres encore sont plus florissants que jamais. Voici quelques-unes de leurs histoires.

Les initiatives microéconomiques, par une approche participative, aident les bénéficiaires de ces programmes à gagner leur vie. Nous leur donnons le coup de pouce dont ils ont besoin pour que leurs affaires marchent, par exemple des ressources matérielles, une subvention en espèces ou une formation professionnelle.

 

“Le commerce bénéficie à tout le monde”

Abdul Hakim vit et travaille dans la vieille ville de Mossoul. Avant le début de la guerre en 2014, sa menuiserie employait trois à quatre ouvriers. Mais lorsque le conflit a éclaté et que son atelier a été pillé à plusieurs reprises, Abdul Hakim n'a pu faire autrement que de vendre ses outils de travail pour subvenir à ses besoins.

Après le conflit, Abdul Hakim est reparti de zéro. Il a alors bénéficié d'une initiative microéconomique, et aujourd'hui, son atelier emploie dix personnes. Il est fier car lorsque les affaires de son entreprise sont bonnes, c'est toute la communauté qui en profite.

L'un de ses employés explique : « Neuf amis et moi avons commencé à travailler pour Abdul Hakim. Son commerce est devenu prospère et nous pouvons désormais payer notre loyer et amener nos enfants chez le docteur. Nos vies se sont considérablement améliorées. »

Abdul Hakim est convaincu que son entreprise fait vivre non seulement ses employés, mais aussi des chauffeurs de taxi, des épiceries et d'autres commerces dans le quartier : « L'atelier a une dizaine d'employés mais donne du travail à près de 30 personnes. »

S'ils veulent être sélectionnés pour bénéficier d'une initiative microéconomique du CICR, les demandeurs doivent avoir les compétences et la motivation nécessaires pour que leur entreprise soit une réussite.

 

« Pourrons-nous, un jour, rentrer chez nous ? »

L'épicerie d'Abo a été détruite lors de la bataille de Mossoul en 2014. Lorsque sa maison a également été démolie, Abo a fui, accompagné de ses voisins. L'année qui a suivi ces événements, une question les a souvent tiraillés : « Pourrons-nous, un jour, rentrer chez nous ? »

À la fin du conflit, ils ont trouvé le courage de prendre le chemin du retour, sans savoir ce qui les attendait. Huit familles ont trouvé leurs maisons en ruine. Mais personne n'a baissé les bras : les habitants ont uni leurs forces pour nettoyer et reconstruire leur quartier. C'est ainsi que d'autres familles déplacées ont commencé à arriver. « Avec le retour de ses habitants, le quartier a repris vie, ce qui a convaincu d'autres personnes à revenir », se réjouit Abo.

Abo souhaitait rouvrir son épicerie dans un bâtiment fraîchement construit, mais il n'avait pas les moyens de le faire. « Le CICR m'a fourni le soutien dont j'avais besoin, et maintenant, mes voisins font leurs achats dans mon épicerie. »

En 2018, le CICR a alloué des subventions en espèces à 807 personnes – dont des femmes chefs de famille et des personnes en situation de handicap – pour les aider à lancer ou à développer une entreprise.

 

« Je veux faire vivre l'héritage de mon père »

Originaire de Mossoul, Mustafa est un jeune homme qui assume de nombreuses responsabilités. Il a dû s'occuper lui-même de ses quatre sœurs après que son père a été tué durant le conflit. « Mon père et moi tenions un restaurant. Mais lorsque la guerre a éclaté, nous avons dû le fermer. C'est dur pour moi depuis qu'il est parti », confie-t-il.

Lorsque la situation a commencé à se stabiliser à Mossoul, Mustafa a envisagé de contracter un prêt pour réaliser son rêve : il voulait rouvrir son restaurant. « Grâce à l'intervention du CICR, qui a soutenu mon projet, je n'ai pas eu besoin d'emprunter de l'argent pour remettre mon restaurant sur les rails. Et maintenant, j'ai ma propre entreprise », se félicite-t-il.

Mustafa espère que les habitants de Mossoul pourront revenir à une vie normale : « Lorsque les gens se promènent à nouveau dans les rues et que les commerces rouvrent, c'est bon pour les affaires. Je veux donner un nouveau souffle au restaurant et faire vivre l'héritage de mon père. »

 

« Je me noyais dans les problèmes, mais ils m'ont sauvé »

Faris vit dans la vieille ville de Mossoul, où il exerce le métier de forgeron. « Avant la guerre, se souvient-il, nous vivions confortablement. Les affaires étaient bonnes, je gagnais entre 300 000 et 400 000 dinars par semaine. Tous les membres de ma famille possédaient une maison et une voiture et avaient assez d'argent pour vivre. »

L'atelier et la maison de Faris ont été détruits pendant la guerre. C'est ainsi qu'il a dû travailler à la journée. Lorsque la guerre a pris fin, il s'est senti renaître et a voulu rouvrir son atelier. Mais les choses s'étaient compliquées depuis la guerre. Tandis qu'il peinait à trouver le soutien dont il avait besoin, il a entendu parler des initiatives microéconomiques du CICR.

« Le CICR m'a donné les moyens de gagner ma vie », déclare-t-il. Faris a rouvert son atelier. Ses affaires sont en pleine expansion car les habitants de Mossoul veulent tous reconstruire. « Je me noyais dans les problèmes, mais ils m'ont sauvé », conclut-il.

En 2018, le CICR a alloué 96 subventions en espèces à des habitants de la vieille ville de Mossoul ayant dû fermer leur petite entreprise durant le récent conflit.