Communiqué de presse

Point sur les opérations au Mali: distributions de vivres aux survivants des récentes violences et prise en charge psychologique des personnes traumatisées

Genève (CICR) –Des vivres et des articles ménagers de première nécessité ont été distribués par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aux personnes ayant survécu à une attaque contre le village de Sobané Da, dans le centre du Mali.

Depuis le début de l’année, quatre attaques meurtrières ont été perpétrées contre des villages du centre du Mali, confirmant ainsi une tendance qui met en lumière une détérioration de la situation sur le plan de la sécurité et un accroissement des tensions intercommunautaires.

« Il règne un climat de tension et de crainte. Nous assistons au déplacement continu de personnes redoutant d’autres attaques ou des représailles », indique Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali. « La situation de toutes ces familles poussées à fuir engendre des besoins considérables. Lorsque vous êtes déplacé, il n’est pas facile d’accéder à la nourriture et aux soins de santé. » Et d’ajouter : « La population civile doit être protégée et l’accès aux organisations humanitaires garanti. »

 

Des blessures visibles et des traumatismes invisibles

À l’hôpital soutenu par le CICR de Mopti, 43 personnes reçoivent actuellement des soins pour des blessures physiques et des traumatismes psychologiques. Ce sont les blessures invisibles enfouies dans le cœur de gens et dans leurs souvenirs qui risquent de laisser les cicatrices les plus durables.

« Un traumatisme psychique exige la même prise en charge qu’une plaie profonde. Au lendemain d’une crise, notre premier réflexe est de nous dire que les victimes ont besoin de nourriture, d’abris et de services d’assainissement. Mais nous oublions qu’elles ont aussi besoin d’un soutien psychologique, car les blessures psychiques ne se voient pas. Or, fournir une assistance psychologique aux personnes ayant subi des événements traumatisants comme ceux-ci est aussi urgent, sinon plus, que tout autre type d’aide », explique Insaf Mustapha Charaf, psychologue du CICR spécialisée en soutien psychosocial post-traumatique.

Marc Dara, un des survivants de l’attaque contre Sobané Da est actuellement réfugié à Koundou, un village situé à une douzaine de kilomètres, avec les autres personnes qui ont échappé aux assaillants. « J’étais à la maison lorsque le village a été attaqué. Ils ont brûlé ma maison, volé mon bétail et tué un de mes frères ainés. Nous frissonnons à l’idée de retourner chez nous. La nuit, beaucoup de ceux qui ont fui ici avec moi gémissent et ont des cauchemars. »

« Les gens sont hantés par le souvenir de leurs proches assassinés. Ils en rêvent tout le temps, tourmentés par la barbarie avec laquelle ils ont été tués. Presque tous disent craindre de subir une nouvelle attaque, surtout une fois la nuit tombée, car c’est de nuit que le massacre a eu lieu. Beaucoup ne voient plus de sens à leur existence et se demandent ce que l’avenir peut bien leur réserver. Personne ne veut retourner sur place », constate Siméon Sagara, un psychologue du CICR qui prodigue des services de soutien en santé mentale à une vingtaine de survivants.

 

En quoi consiste l’aide du CICR ?

À ce jour, le CICR a :

-        assuré la prise en charge physique et psychologique de 43 personnes blessées lors de l’attaque contre Sobané Da, à l’hôpital soutenu par le CICR de Mopti ;

-        fourni un soutien psychologique aux survivants originaires de Sobané Da et de villages environnants, dans le cadre de séances de groupes ou individuelles organisées à Koundou ;

-        distribué, le 22 juin, des vivres et des articles ménagers de première nécessité (jerrycans, bâches, assortiments d’ustensiles de cuisine, moustiquaires et vêtements) à 700 personnes originaires de Sobané Da et de villages environnants.

 

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Pour plus d'information :


Aurélie Lachant, CICR Genève, Tél : + 41 79 244 64 05

Germain Mwehu, CICR Bamako, Tél : + 223 76 99 63 75