Communiqué de presse

RD Congo : le CICR ferme ses bureaux de Kalemie et Lubumbashi pour recentrer ses efforts dans les Kivu et l’Ituri

Kalemie (CICR) – À la suite de l’amélioration du contexte sécuritaire et une relative accalmie dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va fermer le 30 septembre 2023 ses bureaux de Kalemie dans le Tanganyika et de Lubumbashi dans le Haut-Katanga.

La Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (CRRDC) continuera à servir les populations dans les zones concernées par ces fermetures. Le CICR réorientera ses ressources et interventions vers les provinces d'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où il est présent depuis plus de 30 ans. On observe dans ces provinces une intensification des conflits armés et une augmentation significative des conséquences humanitaires.

La sous-délégation de Kalemie, ouverte à l'origine à Lubumbashi en 1995, a permis au CICR de protéger et d'assister les populations affectées par les conflits armés et la violence dans les provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba et Tanganyika.

En 30 ans de présence, le CICR a concentré ses efforts sur la sensibilisation des porteurs d'armes au droit international humanitaire (DIH), la visite des personnes privées de liberté, l'évacuation et la prise en charge des personnes blessées par armes, la construction de points d'eaux et la réhabilitation de centres de santé.

En collaboration avec la CRRDC, nous avons également réuni des milliers de familles séparées par la violence armée et distribué nourriture, semences et biens essentiels aux communautés vulnérables.

« Dans la province du Haut-Katanga, les conséquences humanitaires des conflits armés et autres situations de violence ont fortement diminué ces dernières années. Dans le Tanganyika, depuis le deuxième semestre de 2022, nous avons aussi observé une relative accalmie », explique Wannes Carlier, chef de la sous-délégation du CICR à Kalemie.

 

« Le recentrage de nos activités, principalement en Ituri et dans le Nord-Kivu, se justifie par la recrudescence des affrontements armés qui ont des conséquences humanitaires considérables sur la population civile et où nombre d'organisations humanitaires ont vu leur accès limité par la violence en cours », conclut-il.

Même si ses bureaux seront fermés dans les villes de Kalemie et Lubumbashi, le CICR continuera à suivre la situation humanitaire dans le nord de la province du Tanganyika grâce à une équipe basée à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, tout en poursuivant son partenariat opérationnel avec la Croix-Rouge de la RDC dans la région de l'ex-Katanga, au sud-est du pays.


Informations complémentaires :

Thadée Kisimba, CICR Kalemie, tél. + 243 (0) 82 91 89 761
Francine Kongolo, CICR Kinshasa, tél. +243 (0) 81 992 23 28

Activités clés du CICR dans la région de l'ex-Katanga (2019 -2023)

  • Dans le domaine de la protection

- Plus de 400 membres des Forces armées de la RDC (FARDC) et des groupes armés sensibilisés au droit international humanitaire (DIH)
- Plus de 600 enfants non accompagnés réunis avec leurs parents ou proches, en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC (CRRDC)
- Près de 6000 détenus visités dans les prisons de Kalemie et Lubumbashi
- Plusieurs interventions confidentielles et bilatérales menées avec les Forces armées et des groupes armés pour promouvoir le respect du DIH et protéger la population civile, les blessés et les détenus.

  • Dans le domaine de la santé

- 139 personnes blessées par armes évacuées et/ou opérées
- 59 personnes en situation de handicap ont bénéficié des prothèses
- 61 138 consultations médicales facilitées dans les centres de santé soutenus
- 304 volontaires de la Croix-Rouge de la RDC formés aux gestes de premiers secours.

  • Dans le domaine de l'accès à l'eau et l'assainissement

- 5 centres de santé réhabilités dans/proche des zones de conflit.
- 11 443 personnes ont bénéficié d'un accès à l'eau potable grâce à la construction de forages.

  • Dans le domaine de l'assistance alimentaire, en collaboration avec la CRRDC

- 14 398 familles (soit 86 388 personnes) vivant dans les zones de conflit assistées en vivres
- 14 666 familles (soit 87 996 personnes) personnes assistées en articles essentiels
- 14 085 familles (soit 84 510 personnes) assistées en semences
- 17 887 familles (soit 107 322 personnes) ont bénéficié de boutures de manioc et formées aux techniques agricoles
- 1800 personnes ont bénéficié de rejets de bananiers et formées aux techniques agricoles