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Journée internationale des personnes disparues 2021 : les blessures ne guérissent pas avec le temps mais avec des réponses

Des centaines de milliers de personnes sont portées disparues dans le monde en raison d’un conflit armé, d’une autre situation de violence, d’une catastrophe naturelle ou de la migration. Beaucoup d’entre elles disparaissent à tout jamais et l’on ignore tout de leur sort.

Chaque disparition plonge un grand nombre d'autres personnes dans l'angoisse et l'incertitude de ne pas savoir ce qu'il est advenu de leurs proches ni où ils se trouvent et bouleverse leur vie à de multiples égards. Souvent, de graves difficultés d'ordre social, administratif, juridique ou économique viennent encore aggraver leur profonde souffrance psychologique, qui ne fait que croître au fil des années sans réponses.

La pandémie de COVID-19 aggrave les souffrances

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence l'importance des liens familiaux, surtout en période de crise et d'incertitude. Le contact doit absolument être maintenu dans les situations de séparation.

Malgré les restrictions de mouvement et les difficultés économiques accrues auxquelles elles se heurtent et qui rendent leur quête encore plus compliquée, les familles de disparus ne cesseront jamais de chercher leurs proches.

Même confinées chez elles, elles poursuivent leurs efforts de recherche avec l'aide des réseaux en ligne, déterminées à obtenir des réponses.

Les blessures ne guérissent pas avec le temps mais avec des réponses

Pour les familles de personnes disparues, la quête d'informations sur le sort de leurs proches se poursuit malgré la pandémie. Elles veulent avant tout savoir ce qu'il est advenu d'eux et où ils se trouvent. Tant qu'elles n'auront pas obtenu de réponses, elles resteront figées dans l'attente.

Que ce soit au Maghreb, en Méditerranée ou en Amérique centrale, dans le contexte de la migration, d'un conflit ou d'une situation de violence, les personnes portées disparues laissent derrière elles des familles, des souvenirs et des vies bouleversées. C'est une question qui mérite une plus grande attention et une action renforcée à l'échelon mondial.

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) cherche à mobiliser l'attention de la communauté internationale sur les histoires humaines qui se cachent derrière la tragédie humanitaire des personnes disparues, qui reste largement méconnue.

Le CICR a plus de 150 ans d'expérience dans le domaine de la collecte de données confidentielles et la recherche de personnes portées disparues lors de conflits et d'autres situations de violence. Le phénomène des disparitions reste l'une des séquelles les plus graves à long terme des guerres passées et des conflits armés actuels qui secouent le monde.

Élucider le sort d'une personne disparue est un processus souvent long et complexe auquel les familles peuvent consacrer des années, voire des décennies. Tout au long de ce calvaire, elles cherchent et s'interrogent sans relâche, se raccrochant au souvenir de l'être cher et pleurant son absence.

Les familles de personnes disparues endurent une souffrance émotionnelle constante, sans comparaison avec la plupart des autres formes de deuil. Elles souffrent d'un traumatisme connu sous le nom de « perte ambiguë » - un état qui comporte à la fois un aspect psychologique et un aspect social.

Durant la pandémie, le CICR et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont continué de soutenir les familles en répondant à leurs différents besoins, notamment économiques et psychosociaux.

 

"Nous voulons que les familles des personnes disparues sachent que leurs proches ne sont pas oubliés. Elles ne sont pas seules. Et nous continuerons à soutenir les États pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour fournir des réponses aux familles et satisfaire leur droit de savoir."

Robert Mardini, directeur général du CICR

Le 30 août 2021, à l'occasion de la Journée internationale des personnes disparues, nous voulons être aux côtés des familles de personnes portées disparues, exprimer notre solidarité et entretenir avec elles le souvenir de leurs proches disparus. Nous voulons qu'elles sachent que les êtres qui leur sont chers ne sont pas oubliés et qu'elles ne sont pas seules. Et nous continuerons à soutenir les États pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour apporter des réponses à ces familles.

Cette tragédie peut être évitée. Tout doit être mis en œuvre pour éviter toute disparition.

Déclaration de Patrick Youssef, directeur du CICR pour la région Afrique, à l'occasion de la journée internationale des personnes disparues

Photo en haut de page : Ayacucho. Restitution des dépouilles de personnes disparues à des membres de l'Association nationale des parents de personnes enlevées, détenues et disparues du Pérou (ANFASEP). CC : CICR / ATAUJE, José