Mali : Moussa, 10 ans, heureux de marcher à nouveau
Moussa, un garçon de 10 ans, s'amuse avec ses amis sur un terrain vague près du cimetière de Gao, une ville au nord du Mali. Mais l'après-midi de jeu tourne au drame lorsqu'il saute sur un engin explosif.
Bien que Moussa soit grièvement blessé à la jambe, sa famille n'a malheureusement pas les moyens pour le faire transférer à l'hôpital.
Moussa est alors soigné par un guérisseur traditionnel. Quelques mois plus tard, la plaie s'est infectée et son état de santé s'est dangereusement aggravé. « Nous étions dépassés par cette situation et ne savions pas quoi faire, puisque nous n'avions pas de moyens pour le faire soigner », explique la maman de Moussa.
Cela s'est passé en 2012. En janvier 2015, les parents de Moussa décident enfin de l'amener à l'hôpital de Gao où il est pris en charge par l'équipe médicale du CICR. Après consultation, il est hospitalisé et le chirurgien conclut que l'unique solution pour lui sauver la vie est d'amputer sa jambe malade. « C'était un véritable choc pour nous ! J'en étais personnellement bouleversé. Mais devant la gravité de la situation, nous avons compris que l'amputation était un moindre mal. Nous n'avions pas d'autre choix : il fallait sauver l'enfant », se souvient Mahamoud Ag Alitinine, l'oncle de Moussa qui l'a accompagné à l'hôpital. Quelques jours plus tard, Moussa est amputé de la jambe droite et reçoit un traitement sur place jusqu'à la cicatrisation de la plaie.
Plus de 500 bénéficiaires
En août 2015, Moussa est transféré à Bamako où il est pris en charge et appareillé d'une prothèse tibiale au Centre National d'Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM), soutenu techniquement et financièrement par le CICR. Aujourd'hui, Moussa va mieux et est de retour dans sa famille. « Au début j'avais des difficultés à marcher. Maintenant c'est mieux et je suis très content de marcher de nouveau », se réjouit Moussa qui ambitionne de devenir commerçant. En attendant, il a repris ses études à l'école de son village où il retrouve progressivement sa vie normale et peut à nouveau jouer avec ses amis. La prothèse de Moussa devra être renouvelée jusqu'à ce qu'il devienne adulte. Son père espère que le soutien du CICR ou d'autres bienfaiteurs ne lui feront pas défaut.
Comme Moussa, de nombreuses victimes du conflit au Mali ont bénéficié de nouveaux membres grâce au programme de réhabilitation physique du CICR. « Nous appuyons le CNAOM depuis 1998 et le Centre Pierre Bernard Verspieren, à Bamako, depuis 2006, afin d'améliorer la prise en charge des blessés les plus vulnérables nécessitant un appareillage orthopédique et une rééducation physique », explique Armand Auguste Conombo, responsable du programme. « Nous fournissons des consommables orthopédiques, formons des orthoprothésistes et des kinésithérapeutes, et contribuons au renforcement de l'organisation de ces deux structures ». Les centres d'appareillage et de rééducation de Gao et de Tombouctou au nord du pays bénéficient du même soutien du CICR.
De janvier à septembre 2015, plus de 500 personnes ont reçu une prothèse ou une orthèse dans les structures soutenues par le CICR au Mali.